Le pitch tiendrait sur un timbre alors je vous la fais courte. Un beau mec richissime rencontre une jeune stagiaire. Ils tombent amoureux, copulent comme des bêtes et vivent une belle histoire. Quoique, les choses ne sont pas si simples, chacun cache en lui des fêlures et des traumatismes au moins aussi profonds que l’amour qui les unit (blablabla et blablabla…).
Le mâle dont on parle se prénomme Gidéon (oui je sais c’est spécial comme prénom. Ça me rappelle le canard Gédéon dans la BD de Benjamin Rabier). En gros, c’est l’homme parfait : incroyablement séduisant, incroyablement friqué, incroyablement bien monté, incroyablement bon au pieu. En fait, il se situe entre le prince charmant et le personnage de science fiction.
Soyons clairs, l’idylle de ces deux tourtereaux vivant dans les quartiers chics de New York et navigant d’apparts sublimes en soirées fastueuses n’a strictement aucun intérêt (de mon point de vue du moins). Heureusement qu’il y a quelques scènes vraiment hot pour pimenter le tout. Je crois que c’est le coté « romance » que je ne supporte pas. Normal me direz-vous, c’est du « mommy porn », pas du « daddy porn ». Disons que j’ai lu ce bouquin comme je regarde un film de Marc Dorcel, c'est-à-dire en appuyant constamment sur la touche avance rapide de la télécommande pour me concentrer sur les moments les plus croustillants (oui, « concentrer », c’est le mot juste).
Je crois que le problème majeur tient au fait que le narrateur est une narratrice. Son récit à la première personne nous apprend que les biceps de Gidéon sont d’une « dureté minérale », que son abdomen est « aussi rigide qu’une planche », que ses épaules sont larges, ses hanches étroites, etc. Et encore je ne vous parle pas de sa voix, de ses yeux ou encore de la taille de son sexe… C’est bien joli tout ça mais elle ressemble à quoi Eva ? Tout juste apprend-on qu’elle est brune et que ses seins sont lourds. Un peu léger pour se faire une idée. Vous me direz, on s’en tape de son physique quand on est une lectrice hétérosexuelle. Pas faux, je m’incline.
On est donc ici face un texte écrit par une femme pour les femmes. Il faut décidément tout compartimenter de nos jours. Après la Chick Lit et la Bit Lit, nous voici avec un nouveau genre. La chercheuse Françoise Hache-Bissette parle de Clit Lit. Plutôt bien trouvée comme appellation. Ça me parle davantage que le « Mommy Porn » et au moins je sais avant même de commencer que ce n’est pas pour moi.
Je préviens donc d’avance la première blogueuse qui lancera le challenge Clit Lit : je ne m'inscrirai pas ! Par contre je peux suggérer comme logo L’origine du monde de Courbet (soyons glamour jusqu’au bout).
Dévoile-moi de Sylvia Day. J’ai Lu, 2012. 406 pages. 13,00 euros.
Une lecture commune que j’ai l’IMMENSE plaisir de partager avec Noukette. Filez-vite découvrir son avis.