La révélation des pyramides (1) – Mise en scène du spectacle

Publié le 04 mars 2013 par Zegatt

Contrairement aux auteurs du film dont je vais vous parler, je ne vais pas prétendre être honnête alors que je ne le serai pas ; ma démarche intellectuelle l’est, et c’est déjà bien suffisant. Certaines réflexions ironiques et l’usage abusif d’images visant à vous faire rire et à manipuler votre jugement sont parfaitement assumés.

Il sera ici question dans la série d’articles qui suivent du film « La révélation des pyramides« . Ce site, « La septième nuit de Vala », a toujours fonctionné avec une modération des commentaires afin d’éviter tout spam et pub abusive, et c’est toujours le cas. Vos commentaires seront pris en compte et validés, quitte à ce que cela prenne plusieurs heures. Je tenterais de limiter au maximum ma modération et, si des commentaires ou un un internaute venait à être supprimés, j’expliquerai brièvement pourquoi.

Mais, place au sujet :

MISE  EN  SCÈNE   DU   SPECTACLE

« Au commencement était le film, et le film était sur internet,
Il était au commencement sur internet
Tout par internet a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. »

A l’origine, il y a donc un film, La Révélation Des Pyramides, LRDP pour les intimes, diffusé sur internet et habilement relayé à travers la publicité de différents sites, par de nombreux forum où quelqu’un l’ayant vu il en parle à dix autres et ainsi de suite, par FaceBook enfin qui est probablement le principal relais promotionnel du film.

Comme la plupart des spectateurs-internautes, je suis donc tombé sur ce film via l’un de ces forums où l’on en parlait, et je l’ai vu sur Youtube où il est tour à tour diffusé, supprimé, hébergé sur une nouvelle page, et ainsi de suite depuis plus de trois mois pour des raisons de droit de diffusion.

Derrière LRDP se trouvent différentes personnes à commencer par son réalisateur, Patrice Pooyard.
Vient ensuite Jacques Grimault, l’« Informateur », celui dont le livre du même nom est à l’origine de LRDP (le film).
Suivent différents producteurs et sociétés ayant participé financièrement au film : Ekwanim (le premier nom à apparaître, producteur principal), Kerguelen, Gérard Fournerie et Félix Altmann.
Enfin, le distributeur du film, et pas des moindres : Wild Bunch. Notez qu’il existe Wild Bunch Distribution et Wild Bunch ; l’un se consacre au monde francophone quand l’autre vise en priorité la distribution internationale – c’est le cas de Wild Bunch, celui qui nous intéresse ici.
Au niveau international, la distribution a par la suite été prise en charge par Face to Face et Star Sands au Japon ; Monolith Video en Polande ; ou encore Optimum Home Entertainment en Grande Bretagne.

Dans un souci d’objectivité, il ne sera ici question que de la version francophone de LRDP, étant donné que les principales personnes concernées par le film (Grimault et Pooyard) désavouent la traduction donnée en Anglais, faisant des amalgames abusifs quant à des hiéroglyphes pouvant représenter des moyens de transport modernes ou fantaisistes (hélicoptère, landspeeder du Star Wars épisode IV) et un final appelant à la fin du monde du 21 décembre 2012.

LRDP date donc de 2010, s’il on en croit la fiche IMDB du film. Premiers acheteurs et diffuseurs du film, les pays étrangers évoqués plus haut n’ont diffusé ce film qu’à partir de 2012. Pour la France d’où l’équipe de tournage, scénaristes et auteurs sont originaires, il aura fallu attendre le début d’année 2013 pour une diffusion sur une chaîne secondaire du câble, Planète Plus.

Or, si l’on suit la trace du film, et ce qui me conduit à vous en parler aujourd’hui, c’est justement que je l’ai découvert plus tôt.

En effet, le plus grand nombre de visionnage et le buzz internet autour du film a débuté dans le courant du mois de décembre 2012. Donc avant la moindre diffusion française.

Et quel buzz pour le coup ; Orbis Enigma, le site vantant les mérites du film, site signé des auteurs, nous rappelle que « Révélation » est au « top 10 des longs-métrages documentaires les plus vus de tous les temps » qualifiant le film de véritable « bombe du web ».

Le problème, c’est que depuis, comme je le notais en introduction, la plupart des diffusions du film sur une chaîne d’un internaute YouTube sont fermées les unes après les autres, puis reprises ailleurs et ainsi de suite pour un problème de droits de diffusion.

Donc aller chiffrer le nombre de visionnages, à partir de la fin décembre, c’est devenu un sacré casse-tête ! Et il y a la différence entre le nombre de clics et les visionnages en intégralité. A moi tout seul, j’ai dû fournir 30 à 50 clics pour un unique visionnage et quelques retours sur image par-ci par-là.

Du reste, malgré cette diffusion illégale massive, les deux principaux responsables du film, le réalisateur Patrice Pooyard et l’auteur du livre Jacques Grimault en ont profité, mettant en place le site évoqué ci-dessus Orbis Enigma, accompagnant cela d’une page FaceBook consacrée au film visible par tous et invités dans différentes émissions pour discuter du film.

Au Japon pour Patrice Pooyard en solitaire d’à peine cinq minutes (je ne retrouve plus la vidéo mise en ligne qui a peut-être été effacée). Et dans l’hexagone, sur la radio Ici et Maintenant (où les deux se sont livrés à 6h de discussion) et surtout, pour la plus grande part d’audience, sur AdoFM où ils ont à trois reprises été les invités de « Bob vous dit toute la vérité ».

Jusque-là, je me contente de planter le décor, d’évoquer comment LRDP a été diffusée, visionnée, comment le film se retrouve aujourd’hui à faire un buzz internet en l’espace de quelques semaines, comment plus de 3000 personnes se retrouvent à venir sur la page FaceBook consacrée au film et comment, moi et tant d’autres nous avons vu ce film.

En guise de première parcelle d’analyse, notez que la cible prioritaire du film est toute indiquée par les choix de communication : il s’agit d’internautes réguliers pour la quasi-totalité, plutôt jeunes pour la majorité d’entre eux (dans les 12-30 ans).

Le film LRDP est à ce jour introuvable dans le commerce, hormis sous la forme de DVD vendus depuis l’étranger (donc dans des versions traduites que refusent Pooyard et Grimault). Le film est divisé en deux parties complémentaires dans son montage, est présenté comme étant un documentaire ; différentes personnes y interviennent, spécialistes dans divers domaines allant de l’ingénierie à l’architecture en passant par l’archéologie, la conservation dans des musées, etc.

Or, comme tout documentaire, à plus forte raison s’il présente une théorie, des hypothèses, un film qui nous raconterait « un pan de l’histoire perdu dans la mémoire de l’humanité » en se contentant de « faits », « prêt à modifier [notre] vision du passé », nous proposant « pour la première fois au monde » d’assister à une « découverte majeure », bref une « enquête qui change le monde », il convient de garder un esprit critique, ce à quoi nous enjoint d’ailleurs la conclusion du film.

Cet esprit critique je m’apprête à le développer dans les articles qui vont suivre, sur le fond comme sur la forme. Et il importe avant de rentrer dans différents détails du film à proprement parler, de savoir qui est aux manœuvres, quels sont les différentes personnes ayant participé à l’élaboration du film, certains de ceux qui ont été interviewés, etc. C’est ce que je vous proposerai dans un second article, probablement dans les prochaines 48h.