Tuléar, ville de quelque 200 000 habitants est, une semaine après le passage du cyclone d'Haruna, encore partiellement sous les eaux. Dans cette ville comme dans les zones rurales qui l'entourent, les inondations ont contaminé les points d'eau. Les centres de santé contactés ont rapporté une forte augmentation des cas de diarrhées et de vomissements en raison de l'eau consommée : une eau souvent turbide, colonisée par les insectes.
Parce que l'accès à une eau saine est souvent la première urgence lors des catastrophes naturelles, Action contre la Faim a envoyé de France du matériel de traitement et de distribution de l'eau : une station de potabilisation et 3 grands réservoirs, notamment. « Ils permettent dès à présent d'approvisionner, par camion-citerne, dix camps rassemblant des sinistrés sans abris, soit environ 4000 personnes, explique Charlotte Schneider, responsable de l'équipe d'urgence d'ACF, depuis Tuléar. La deuxième phase de notre intervention consiste maintenant à intervenir dans les zones rurales, plus difficiles d'accès, à travers des opérations massives de chloration.»
Insécurité alimentaire
Le cyclone est venu aggraver une situation très précaire et très fragile. D'après l'enquête réalisée l'an dernier par ACF dans le district de Betioky, pendant une période de soudure « normale », 82% des ménages, en moyenne, se situaient en insécurité alimentaire grave. Ils étaient même 96% dans les communes les plus vulnérables. Or, le cyclone a causé des dégâts sur les cultures au pire moment, juste avant les récoltes. Cette situation est d'autant plus préoccupante que la région au sud de Tuléar est une zone semi-aride. « Habituellement, après un cyclone, on distribue des semences, la population replante et peut espérer de nouvelles récoltes dans l'année. Mais dans cette région, cela sera difficile voire impossible : les cultures dépendent des pluies et la saison des pluies touche à sa fin » analyse Isabelle Moussard, directrice régionale d'ACF. Les principales récoltes ne pourront pas avoir lieu avant 12 mois.
Autres conséquences du cyclone : les marchés ruraux ne sont plus accessibles et ne sont donc plus approvisionnés ou bien les prix ont doublé ; et les produits de cueillette sur lesquels comptent les familles se font de plus en plus rare, comme par exemple les « moky », de petits tubercules sauvages habituellement consommés pendant la période de soudure.
Alors que les risques de dégradation de l'état de santé des enfants, déjà affaiblis par les dernières semaines de soudure sont accrus (diarrhées et apports nutritionnels très insuffisants), les ménages n'ont aujourd'hui plus de ressources à affecter aux soins de santé et des formations sanitaires ne sont pas en mesure d'offrir les soins nécessaires.
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Après de passage d'Haruna. Photos MAF et Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes