Je suis de retour à Samui après trois semaines de vacances en France.
Première observation : si j'ai le choix, je ne passerai plus jamais de vacances en France en hiver. Cela n'a rien d'agréable et j'habite depuis trop longtemps (30 ans,) au soleil (Antilles : 15 ans , Réunion : 15 ans pour apprécier les froidures des hivers métropolitains. Je n'avais pas fait de ski depuis six ans et si mon séjour d'une semaine au Karellis s'est fort bien passé je me suis rendu compte qu'a mon âge, 66 ans, une semaine de ski une fois tous les six ans, c'est beaucoup trop long. En fait, un weekend de ski aurait fait, largement, mon bonheur. Et pourtant je suis dans une excellente forme physique, je fais du sport tous les jours en Thaïlande, mais le ski est une activité sportive qui à l'évidence n'est pas bonne du tout pour mes (vieilles) articulations.
Dans tous les cas je vous recommande chaudement station des Karellis, dans les Alpes, au-dessus de Saint-Jean-de-Maurienne. Cette station offre la particularité de regrouper en un seul endroit plusieurs associations à but non lucratif qui mettent en commun leurs ressources pour proposer à leurs adhérents des vacances à la neige très bon marché, quand on considère la concurrence. Une semaine complète de ski avec hébergement complet, chambre particulière, et remontées mécaniques pour un peu plus de 500 € la semaine (en période non scolaire) par les temps qui courent, ce n'est pas cher. L'accueil est parfait, la nourriture est excellente et très copieuse, tout est présenté sous forme de buffet où l'on peut se servir à volonté. Inutile de préciser que le buffet des fromages, denrée particulièrement onéreuse à Koh Samui, a fait l'objet de ma part d'une attention soutenue. Enfin, des animations journalières permettaient à ceux qui tenaient encore debout de terminer la journée dans la joie et la bonne humeur.
Une précision, au passage, pour me rendre en France depuis Bangkok j'ai utilisé les services de la compagnie russe Aeroflot. Avant mon départ on m'avait dit pis que pendre de cette compagnie or, je n'ai eu qu'à me féliciter de la qualité de son service. Outre le prix du voyage à 670 € au lieu de plus de 1000 € chez les concurrents, j'ai voyagé à l'aller dans un Boeing A320 de Bangkok à Moscou et un Boeing à 330 de Moscou à Paris. Quant au retour, je l'ai effectué dans un Boeing A320 pour l'État de Moscou, et dans un Boeing 777 pour regagner Paris. Deux voyages sans aucun problème, avec un personnel dévoué et compétent. Il serait donc temps de rengainer les vieilles doléances et critiques datant de l'époque Tupolev et de ne pas oublier que depuis une trentaine d'années Aeroflot, sur les lignes internationales en tous cas, a eu moins d'accidents qu'Air France... Quant à la conduite supposée "rock'n' roll" des Russes en voyage, je n'ai rien remarqué de tel, et il me souvient qu'en matière de voyage "rock'n' roll" les allers retour nombreux que j'ai effectués pendant 30 ans entre la France et les DOM-TOM, dans des avions affectueusement qualifiés de bétaillères, laissaient, eux, beaucoup plus à redire.
J'ai passé ensuite 3 jours à Lyon chez ma fille et son agréable compagnon qui habitent en haut de la Croix Rousse. Je ne connaissais pas cette ville et j'ai pu l'apprécier notamment à l'occasion d'une très agréable balade à pied avec descente de la colline de Fourvières (sous le soleil) et remontée dans la foulée par la colline de la Croix Rousse. Sans valise, et avec ma fille, ce fut un plaisir. Nous avons déjeuné dans un bouchon sympathique du vieux Lyon, dénommé,de façon originale, le Tire-Bouchon. À cette occasion, j'ai découvert, avec ravissement, le fameux tablier de sapeur (rien à voir avec l'origine du monde, que j'aime aussi beaucoup) J'ai également pu apprécier au domicile de ma fille et grâce aux talents culinaires de son compagnon, de magnifiques quenelles de brochet, accompagnées du gâteau de foie réglementaire. Succulent.
Par la suite, je me suis rendu pendant trois jours et par la compagnie Aer Lingus en Irlande, visiter mon fils cadet qui travaille dans la restauration à Dublin depuis plusieurs années. En ce qui concerne Aer Lingus il est à noter que le voyage n'est pas plus cher au départ, mais qu'à l'instar des compagnies low costs concurrentes tout est en option : les bagages (15 € par bagages) le choix des places, les repas et les boissons.
Je ne connaissais pas du tout l'Irlande et j'avoue que j'ai été séduit par Dublin qui est certes une capitale mais aussi un gros village où beaucoup de gens se connaissent. L'ambiance des pubs de Temple Bar, que j'ai eu l'occasion de visiter juste après la défaite de l'équipe de rugby d'Irlande face à celle d'Angleterre, m'a rapidement permis d'imaginer ce que cela doit être lorsque l'équipe locale gagne. Avec mon fils Vincent nous avons beaucoup marché dans Dublin, sous le crachin de rigueur, qui surprend un peu au début, mais auquel on s'habitue très vite car lorsqu'il disparaît il se met à faire un froid de gueux qui nous fait vite regretter la petite pluie endémique.
Dans les restaurants chics de Dublin où travaille mon fils on mange extrêmement bien, pour extrêmement cher. Dans les restaurants de base on mange très « nourrissant » et pour moins cher.
Un ami de mon fils m'avait trouvé un petit hôtel en plein centre de Dublin tout à fait sympathique. Avec jacuzzi dans la salle de bains et même un petit sauna privé. Avec le petit déjeuner compris, extrêmement copieux et combinant les avantages des breakfast américains et britanniques, j'ai payé seulement 60 € par jour, ce qui est tout à fait raisonnable de nos jours. Cet hôtel s'appelle le Leeson Bridge Guesthouse ([email protected]) et je vous le recommande.
J'ai également passé quelques jours à Paris et ça aussi, Paris en hiver, "never again". Comme disait ce bon Coluche, c'est comme l'Australie en kangourou, il ne faut pas le faire. Je ne connais rien de plus désagréable que la sortie d'une bouche de métro parisienne en plein hiver. Dans le genre glaçant, il est difficile de mieux faire. Par ailleurs circuler avec une grosse et lourde valise dans le métro parisien se révèle à l'usage une expérience extrêmement désagréable. En effet, rien n'est fait dans le métro pour faciliter la vie des porteurs de valises. Très peu de tapis roulants et beaucoup d'escaliers, au bout de quelques stations on est vite fatigué. De surcroit, le Parisien qui est un être perpétuellement pressé ne supporte pas les porteurs de valises. Ils le ralentissent dans sa course sans fin, ils encombrent le métro avec leurs bagages, et en plus ils ne sont pas Parisiens. C'est la raison pour laquelle j'ai vite abandonné la version traversée de Paris avec grosse valise (Jambier ! 45 rue Polibot !) pour me rabattre sur les taxis. Les stations de bus ne disposant pas, quant à elles, du seul avantage du métro en hiver, à savoir le chauffage. À cet égard, j'ai noté que les fumeurs, en France, sont beaucoup mieux traités que les usagers des autobus. Peut être un jour la maison JCDEcaux, à qui nous payons cher les abris-bus aura-t-elle la bonté, ou plutôt les crédits, pour doter ses constructions publicitaires d'un chauffage analogue à celui qui équipe les terrasses des cafés. On peut rêver.
En ce qui concerne les taxis, que j'ai beaucoup fréquentés à Paris, ils sont très souvent d'un commerce agréable, surtout quand on leur dit qu'on habite la Thaïlande, destination qu'ils connaissent pour la plupart très bien, mais ils présentent l'inconvénient rédhibitoire d'être très chers. Paris intramuros/Roissy Charles De Gaulle = 60 euros. Une fois ça va, quatre ou cinq fois, bonjour les dégâts. Surtout quand on a l'habitude des prix des taxis à Bangkok en particulier, et en Thaïlande en général.
En revanche, je dois dire que sans valise, se balader en métro dans Paris, en hiver, avec dans sa poche un Smartphone et l'application Métro idoine, peut se révéler une expérience pas trop désagréable.
J'ai fini mon séjour chez mon ami Gérard, lecteur assidu de ce site, qui m'a invité dans sa superbe maison près d'Annonay en Ardèche. J'ai pu bénéficier d'un ciel bleu magnifique, accompagné toutefois d'un froid de canard. J'ai également eu l'occasion de participer à une marche de nuit dans la montagne ardéchoise, entrecoupée heureusement de haltes dégustatives et variées (vin chaud, dégustation de vins chez un producteur local) le tout agrémenté de moult charcuteries et fromages endémiques. On a fini à minuit, épuisés, transis mais heureux par une soupe à l'oignon fort sympathique.
Mon ami Gérard étant un joueur de golf invétéré depuis plus de 20 ans qui connait mon gout pour la marche a eu la bonté de me prendre comme caddy lors d'une compétition de golf qui se tenait à Valence. J'aurais dû me méfier, car, ayant habité Romans-sur-Isère, à 12 km seulement de Valence, j'ai eu souvent l'occasion de subir le vent d'enfer qui souffle très souvent à Valence. En plein hiver, sur un terrain de golf de 18 trous (six à sept heures pour faire le parcours) avec un vent infernal, je peux vous assurer que vous trouvez le temps très long. J'ai rarement eu aussi froid, de toute ma vie. Heureusement, le repas chaleureux qui a suivi m'a fait oublier mes souffrances et m'a quelque peu réconcilié avec le golf. Dans tous les cas, il est évident que le golf , sans voiture et sans caddy à moteur, est un sport à part entière. J'avais déjà eu l'occasion de m'en 'apercevoir lorsque j'ai accompagné Gérard, le caddy sur l'épaule, sur les 9 trous de Lamaï, dans mon île de Koh Samui.
Au final, cet petit séjour de trois semaines, qui m'a couté quand même aussi cher que 6 mois de résidence à Ko Samui, m'a essentiellement permis de voir mes enfants, que je n'avais pas vus depuis trois ans. Ce qui, après tout, était le but essentiel de ce voyage. Il m'a également permis de vérifier, s'il en était besoin, que la vie est beaucoup plus agréable dans les isles.
Le soir de mon retour à Samui, après 36 heures de voyage et une bonne sieste réparatrice je n'ai pu m'empêcher de faire un petit tour au Kinaree de Bangrak, où je réside. Cet établissement est-ce qu'on appelle un Lady Bar, à savoir un bar de nuit, ouvert tous les jours jusqu'à 2 h du matin, qui comme son nom l'indique abrite sous son toit de nombreuses jeunes et accortes demoiselles.
Bien m'en a pris, car j'ai pu faire la connaissance d'une charmante personne avec qui j'ai passé, à mon domicile, une nuit d'anthologie. Quand je dis d'anthologie cela veut dire que nous avons fait l'amour pendant 2 heures sans interruption le soir et pendant 3 heures le lendemain matin. Je puis vous assurer que ce genre de performance n'est pas commun dans les relations tarifées, en Thaïlande, et même ailleurs. Simplement, la charmante personne avec qui j'ai passé la nuit fait partie de ces femmes qui ne disent jamais stop, mais toujours encore. Mon idéal féminin. Inutile de vous préciser que si elle le veut bien, et il m'a semblé qu'elle le voulait bien, nous allons entamer une relation comme je les aime : une fois par semaine, mais adonf, comme on dit chez les djeuns.
Le lendemain soir, je n'ai guère dormi non plus, car je suis allé danser, pendant plus de 3 heures, au Reggae Pub, la meilleure boite de l'île. Là encore, quand je dis trois heures, cela veut dire que je n'ai pas quitté la piste pendant trois heures. Il y avait ce soir-là un super orchestre, et en fin de soirée un super DJ. Et je n'avais pas dansé depuis trois semaines...
L'amour, ou plutôt le sexe, et la danse constituant deux de mes occupations favorites, inutile de vous préciser que mon retour à Ko Samui m'a comblé.