Le Dr Kathleen Donohue, professeur adjoint de médecine à l’Université de Columbia a suivi, avec son équipe, 568 mères et leurs nouveau-nés participant à l’étude Mothers & Newborns study sur les expositions environnementales. Le niveau d’exposition au BPA a été déterminé en mesurant les niveaux de BPA dans les échantillons d’urine prélevés au cours du troisième trimestre de grossesse et chez les enfants aux âges de 3, 5 et 7 ans. Les diagnostics d’asthme ont été réalisés entre les âges de 5 et 12 ans, sur la base des symptômes, d’un test de la fonction pulmonaire et des antécédents médicaux. Un questionnaire validé a été utilisé pour évaluer une respiration sifflante.
L’exposition post-natale au BPA associée à un risque accru : Après ajustement avec d’autres facteurs de confusion, comme le tabagisme passif, les chercheurs constatent que,
· Les concentrations urinaires de BPA à l’âge de 3 ans sont positivement associées avec une respiration sifflante à l’âge de 5 ans (OR: 1,4, IC : 95%) et à 6 ans (OR: 1,4).
· Les concentrations urinaires de BPA à l’âge de 7 ans sont également associées à une respiration sifflante à l’âge de 7 ans (OR: 1,4).
· Les concentrations de BPA aux âges de 3, 5 et 7 ans sont associées à l’asthme (OR: 1,5/ 1,4/1,5 respectivement).
L’exposition prénatale au BPA non associée ? Cette exposition pendant le 3è trimestre de la grossesse s’avère inversement associée au risque de sifflement.
· Ainsi, les concentrations urinaires prénatales de BPA sont inversement associées à une respiration sifflante à l’âge de 5 ans (OR : 0.7, IC : 95%, de 0,5 à 0,9).
Une découverte inattendue en contradiction avec les résultats d’une étude précédente, qui constataient que l’exposition au BPA pendant le deuxième trimestre de grossesse, une période critique pour le développement des voies aériennes et du système immunitaire, était positivement liée au risque d’asthme.
Les auteurs ajoutent que le risque accru de respiration sifflante et d’asthme est observé de manièreassez courante, avec même une faible exposition au BPA. La relation est complexe, « ce n’est pas une relation linéaire dose-réponse ».
Aux âges de 3,5 et 7 ans, plus de 90% des enfants de l’étude avaient des niveaux détectables de BPA dans leur corps, une constatation en ligne avec les études précédentes. Ce qui ne signifie pas que 90% des enfants vont développer l’asthme. En effet, le mécanisme biologique sous-jacent à la relation BPA-asthme n’est pas clair. Par exemple, cette étude ne constate pas qu’une exposition au BPA « incite » le système immunitaire à développer plus d’anticorps contre les allergènes aéroportés communs.
Source: Journal of Allergy and Clinical Immunology doi:10.1016/j.jaci.2012.12.1573March 2013Prenatal and postnatal bisphenol A exposure and asthma development among inner-city children (Visuel © photomim – Fotolia.com)