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Sens unique (No way out)

Par Kinopitheque12

Roger Donaldson, 1987 (États-Unis)

Sens unique-No way out

Film déconcertant dans lequel un marin viril et employé du Pentagone (Kevin Costner qui n’avait encore fait la rencontre ni des loups ni du shérif de Nottingham) se trouve embringué dans un traquenard tendu par un secrétaire homosexuel (Will Patton) tombé secrètement amoureux du ministre de la Défense (Gene Hackman) pour lequel il travaille. Au début et avant la dixième minute du film, Costner emballe la maîtresse du ministre (Sean Young, bien loin de la fragilité de son personnage dans Blade runner de Scott, 1984). Durant un quart d’heure ou environ, c’est le parfait idylle ou à peu près. Malheureusement, la belle ne fait pas tout le film et se fait accidentellement tuer par Hackman (qui pourtant n’avait pas encore joué dans Les pleins pouvoirs d’Eastwood, 1997). Conseillé par son secrétaire, le ministre va tenter de faire accuser un agent russe fantôme afin d’en réchapper. On n’aurait pas misé un rouble sur l’issue envisagée, d’autant que l’espion n’était au départ 1- qu’un prétexte basé sur, 2- une simple légende circulant dans les bureaux de la défense américaine et surtout 3- un véritable anachronisme en fin de Guerre Froide. Cependant, non seulement l’agent double existe, mais les dernières minutes du film nous révèlent que l’espion n’est autre que Costner ! Si l’on repense à la signification du titre original, No way out (à traduire par « L’impasse » et non par « Sens unique ») fait d’abord référence au traquenard tendu (le scénario est plutôt pas mal ficelé et le réalisateur de La mutante sait créer des moments de tension). Mais, ce titre peut être interprété autrement : à moins qu’il ne s’agisse également d’une allusion dissimulée à l’homosexualité (puisque Will Patton se tire une balle dans la tête), il signale aussi clairement qu’inutilement une condamnation du modèle soviétique, ce que confirme le dénouement quand Costner, tout à fait innocenté, refuse de rentrer en Russie et, sans raison apparente, finit par choisir le camp américain. Avais-je dit déconcertant ?


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