Pour paraphraser Léon Bloy, comme une attaque acide avant décapage, et revernissage.
EAP : équipe d’animation pastorale : collectif de direction de paroisse à la sauce moderne, caractérisé par un âge certain et une capacité à auto-générer de la paperasse et des procédures. Comme tout collectif, sert surtout à noyer la collégialité pour mieux servir des intérêts progressistes. En général marqué par quelque laïc divorcé remarié ou une experte en catéchèse avec enfants ayant tout plaqué : autant mettre un pornographe conseiller conjugal. L’EAP est spécialiste de l’organisation de temps forts, d’évènements nombrilistes et d’auto-congratulations à l’ambon. Par contre, jamais de compte-rendu sur le nombre de baptême, de communion, de confirmation, de mariage, ni bench-marking par rapport aux attentes spirituelles de nos contemporains. Quant à la mission « dans le dur », genre porte à porte en HLM, les cadres administratifs ne font pas de commercial, cela s’entend.
Animateur/trice : individu brassant de l’air dans un micro trop fort et reléguant le prêtre au rang de guest-star de la célébration. Explique à l’usage des non-initiés -pourtant inexistants- le détail des gestes et précise le sens, comme une hôtesse de l’air à des passagers débiles. Pour ma part, après avoir tenu ce rôle ridicule, j’en avoue la vanité et l’inanité dans une liturgie naturelle (c’est à dire fluide et non artificielle).
Célébration : pipeautage néo-catho permettant de faire croire à des enfants que les para-messes ont un rapport avec les friandises du même nom. Évite le trauma freudien-passéiste en taisant le terme de messe, et celui, pire encore, de sacrifice.
Caté du lycée : créneau de 16h à 17h le vendredi soir en lycée dits-catholiques. Utilisé en général par le prof de math ou de français pour rattraper ses absences pour cause de formation continue. Contenu divers, de l’anti-racisme à la drogue. Par contre, à l’heure où ces lycéens explorent les parnassiens, tâtent de la synthèse protéinique ou font fumer la cervelle sur l’humanisation des grands singes, peu leur est dit sur le sens chrétien de la Création, le fondement et la nature du sexe chez Jean-Paul II, ou la finance par Clément d’Alexandrie. Le dévouement des dames est certains, l’efficacité à démontrer, l’ambition de la jonction de la raison et du spirituel inexistante.
Mission : machin plus ou moins en vogue permettant de remplir des stades (diocèse de Rennes) ou de réfléchir vespéralement en paroisse. Le truc couillon, c’est qu’à un moment, il faut bien compter et là, la catastrophe est là. Sans obligation de publication de comptes, difficile de s’obliger à modifier ses habitudes et ses routines creuses. Là où règnent plans de formation de laïcs, commission diocésaine, responsables célibo-orgueilleuses, document unique du discours devraient régner liberté de ceux qui sont en union à Dieu et dont la parole sonne vraie.
Mobilier et organisation liturgique : couverture permettant à un expert diocésain de saboter d’anciens autels et de vénérables retables. Souvent révélateur d’un niveau zéro du sens de l’espace : nul besoin d’être spécialiste du feng-shui pour comprendre qu’un autel qui tourne le dos au tabernacle détruit le sens de l’Incarnation eucharistique plus sûrement qu’une profanation crétine.
Préparation au mariage : service creux où certaines bonnes âmes s’imaginent pouvoir refonder un hommes et femme sur l’engagement qu’il vont prendre pour toute une vie commune, le tout en 2 soirées et un week-end. Palliatif au vide catéchétique initial, rarement efficace pour ceux qui n’ont rien suivi, inutile pour ceux qui ont un bagage conséquent. On a rarement vu un couple peu fan de sacrement se convertir après ces pensum administratifs. La question des chambres séparées est souvent occultée.
Adoration eucharistique : truc passéiste pour un paquet de diocèses dont le mien. Supporté par quelque vicaire mortifère infiltré au coeur de l’évêché, les chanoines de St-Brieuc ont même d’un commun accord voulu adorer l’ambon et le Livre qu’ils essayent de placer entre l’assemblée et l’ostensoir. Quelques bigotes leur tiennent tête : étant plus jeunes, elles auront gain de cause, ce n’est qu’une question de temps. Mais d’ici là, certains auront secoué la poussière de leurs sandales.
Vatican II (1) : point focal des obsessions cléricales pour les uns, quelque chose entre le Diable et Staline, responsable du virus Ebola et des tsunamis pour les autres. A ceux-là, je réponds qu’il me semble que la Faute originelle ecclésiale tourne dans l’abandon de l’unité de l’homme fin XIXème et de l’acceptation de la dualité moderne qui elle, est réellement diabolique. De plus, les délires post-conciliaires ont été si rapides qu’il faut bien admettre que le vers devait être déjà dans le fruit.
Vatican II (2) : pour les autres, paragon de la Révélation Divine. Guérit des écrouelles et fait retrouver l’être aimé. Dans la paroisse de mes parents, des posters bavassent sur les « acquis » conciliaires. J’avoue que j’en ai découvert plus chez les pères de l’Eglise sur les fondements de la vie spirituelle (Grégoire de Nysse), la charité ou la gestion financière que dans Gaudium Et Spes qui m’a toujours paru un topo sur la prison sociale humaine.
Vatican II (3) : concile ayant permis aux africains de cesser de dire des messes dans la seule langue très pure et très belle, le latin. A pourtant pu laisser penser aux français, riches d’une belle histoire, que leur tradition grégorienne devait passer derrière les Saint Beatles.