Retour sur une curieuse expérience en Israël
Curieuse expérience que ce court voyage de presse sur le marathon de Jérusalem. D abords, bien sur, sur le plan sportif et personnel puisque comme vous l avez lu je n ai même pas pu rallier la ligne d arrivée du marathon ce qui m arrive pas souvent. Je n avais d ailleurs abandonne qu une seule fois sur la distance, en 1999. En plus ici je ne cherchais aucune performance mais j étais tout simplement trop malade pour pouvoir mettre un pied devant l autre. Ça me fait tout de même un drôle d effet. Il y a quinze jours, je me sentais en pleine forme avec des sensations comme je n en avais plus depuis longtemps. Encore un élément pour me rappeler que tout cela tient sur un fil et que la roche tarpenienne est proche du Capitole. Enfin, je pense guérir assez vite et tenter de reprendre l entraînement et la forme ces prochaines semaines.
Mais l expérience fut curieuse a d autres égards. Israël n est pas un pays comme les autres et mes collègues et moi l avons ressentis.
Des mon arrivée a Roissy, en arrivant aux guichets d enregistrements, je me suis dit que la destination n était pas comme les autres: des soldats armés montaient la garde et vous filtraient déjà pour entrer dans la zone. Ensuite, un employé de la compagnie vous pose une batterie de question, aimablement mais tout de même. Cela dit, comme ils sont au courant des raisons de ma venue, cela reste rapide. Simple vérification. A notre arrivée, nous sommes attendus et escortes et les formalités vont très vite.
malgré mon état pas terrible j ai pu apprécier de visiter la vieille ville, un lieu que je souhaitais voir une fois dans ma vie. Nous sommes passe trop vite devant certaines choses et sommes restes des heures devant d autres, au bon vouloir de notre guide qui ne nous laissait malheureusement aucune liberté et qui s est révélé un mono maniaque des maquettes au détriment de nous laisser admirer les monuments eux mêmes. Mais cette visite reste bien interessante.
Je l ai un peu complété le lendemain en trottinant et en marchant 24 kms, même si ce fut pénible. Le marathon se déroulait dans un contexte particulier et tendu et j ai pu m en rendre compte lorsque nous sommes passe vers Jérusalem est: quelques manifestants avec des drapeaux palestiniens s étaient regroupés au bord du parcours, d autres manifestaient un peu plus loin, un individu criait "you are In Palestine". C était cependant assez peu violent et concernait finalement peu de monde. Mais j ai pu y sentir une certaine tension, que l on ressent d ailleurs globalement dans l atmosphère de la ville sainte. Pour le reste, l ambiance dans le peloton était sympathique et assez classique de celle des marathons internationaux.
Mais mon expérience israélienne ne devait pas s arrêter la et je dois dire que les deux derniers jours sur place m ont vraiment refroidi.
En arrivant sur le site de Massana, magnifiques vestiges d une citadelle dominant la mer morte, nous avons droit a un film de propagande sur le courage des juifs de l époque et sur celui des Israëliens d aujourd'hui...un raccourci historique comme les affectionnent certains régimes politiques. Je n aime pas trop ça, même si je comprends que l état doivent se justifier ainsi pour déclarer sa légitimité.
Notre baignade dans la mer morte et la soirée a Tel Aviv seront très agréable. Tel Aviv semble être une ville moderne ou les gens sont bien plus détendus, très différents aussi. On y voit moins de religieux également.
Mais c est notre fin de séjour qui devait nous réserver un beau feu d artifice final pour bien nous donner envie de ne pas revenir.
Notre guide nous remet dans les mains des employés des douanes qui mettent un zèle absolu pour faire leur travail et se montrer désagréables tout en restant polis ou presque.
On commence par une lecture de mon passeport: hum, pas bon avec tous mes tampons des pays arabes. C est parti j ai droit a une farandole de questions. Pourquoi je suis alle la, est ce que j ai des amis ici... Mes amitiés marocaines ne leur plaisent pas. J explique. On me laisse en plan en emmenant mon passeport. Dix minutes plus tard, nouvelle batterie de questions.
Puis on me rend le passeport. Un premier contrôle des sacs. Puis bien sur une fouille complète. Mes collègues ont plus ou moins de la chance. Nous sommes trois sur cinq a nous soumettre a cette fouille en règle. Muriel, noire de peau, doit justifier de son identité grâce a trois pièces et des réponses a de nombreuses questions. Tout ça pour rentrer chez nous.
Nous parviendront finalement dans l avion, après quatre ou cinq contrôles supplémentaires.
Bref, si une visite a Jérusalem reste un grand moment et que courir dans cette cité peut justifier certains efforts, je doute tout de même de l avenir international de la manifestation si le touriste reste aussi mal traite. Je n ose pas imaginer la difficulté de m y rendre en tant qu individuel.