100 députés socialistes viennent de signer une déclaration pour promouvoir la “démocratie sociale”, une jolie expression composé de deux jolis mots qui résonnent positivement dans notre histoire et notre inconscient collectif. Reste à savoir ce qui se cache dans ce nouvel élément de language.
En fait le but de ces députés est de relayer le lobbying du MEDEF à l’assemblée et de tenter d’empêcher tout amendement au projet de loi sur la “compétitivité” qui sera présenté demain à l’Assemblée.
L’idée fondamentale de la “démocratie sociale” est que les accords signés localement dans les entreprises sontsupérieurs à la loi de la République. Traduction, jusqu’ici un salarié pouvait toujours se dire que le pouvoir de son patron sur son salaire et ses conditions de travail était limité par la loi. Mais ce garde-fou est bien trop encombrant pour François Hollande et le MEDEF qui considèrent que la protection des salariés constitue une “rigidité” inacceptable dans l’économie mondialisée.
Ce que François Hollande et ce groupe de députés font semblant d’oublier c’est que ce qui permet à des personnes ou des groupes de mener une négociation équilibrée, c’est leur niveau respectif des “BATNA”.
Qu’est ce donc que cet acronyme bizarre ? le BATNA ou encore “Best Alternative to a Negotiated Agreement” est un terme inventé par les gens qui travaille sur la négociation au plan théorique. Il définit ce qui arrive en cas d’echec de la négociation.
Prenons l’exemple concret d’un salarié d’entreprise dans le contexte actuel de chômage record. Quel est son BATNA quand son patron lui dit :” tu acceptes une réduction de salaire ou je te licencie” ? Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que le BATNA du salarié se résume à un aller simple vers Pôle Emploi et que son seul choix est donc d’accepter le diktat du patron qui grâce à François Hollande devient maintenant supérieur à la loi. Le BATNA du patron par contre est positif dans tous les cas, que la négociation aboutisse ou pas, le résultat est toujours un accroissement de ses revenus comme le montre l’envolée sans fin des rémunérations des patrons du CAC 40.
Voilà la “démocratie” que François Hollande et les élites socialistes veulent nous vendre comme un nouveau progès social. Jusqu’où iront-ils ?
Article parus sur Cesnulsquinousgouvernent