Le déminage est un job où la vie humaine ne vaut pas cher. La bande originale qui enveloppe cet exercice de tension permanente est une musique d’immobilisme à la limite du point de rupture.
La menace est toujours là, juste après l’instant présent. Tant qu’on voit encore le soleil et la poussière, c’est que la mine n’a pas sauté. Après, après le vacarme de l’explosion, c’est autre chose ; quelque que chose qui ne s’appelle plus vie ; quelque chose qui ne concerne plus ceux qui étaient encore là il y a une seconde, immobiles, en sueur, et la respiration étouffée.
La musique, elle, remplit cet espace insoutenable et infinitésimal entre vie et mort, espace où le moindre son se dilate à l’infini, où le moindre silence creuse dans la pâte de l’angoisse.
Paul Kristof
BELTRAMI, Marco. The hurt locker (Lakeshore, 2010) Disponibilité
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