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"Pas de doute, la terre est un lieu intéressant..." (p. 83)
L’auteur :
Né sur la côte ouest de l'Écosse, installé sur le rivage breton, Kenneth WHITE, poète, écrivain, essayiste, déploie depuis une trentaine d'années une oeuvre originale qui vise à retrouver un rapport authentique et direct avec le monde, où l'expérience des lieux habités et traversés, le travail de libération du corps et de l'esprit, trouvent leur pleine expression dans l'écriture, une écriture limpide et intelligente. Son œuvre immense et multiple écrite à la fois en anglais (poèmes, récits) et en français (essais) lui vaut d’être considéré dans le monde comme un des plus grands auteurs contemporains. (Site écrivains voyageurs)
site de Kenneth White
L’histoire :
Depuis toujours, Kenneth White collectionne les terres, les océans, les pierres, les chemins, les vents et les brumes. Il aime marcher, se perdre, faire des rencontres.
Voici quelques années, il s’est arrêté sur la côte nord de la Bretagne. À la fois espace ouvert et lieu concentré, propice à la rêverie, aux promenades, à la lecture. Segalen, Chateaubriand, Renan ne sont pas très loin. Faulkner ou Kerouac lui font parfois signe, entre la visite amicale d’un géographe, d’un pêcheur ou d’un routard…
Dans ce livre, Kenneth White nous raconte ses voyages immobiles, ses randonnées à travers le paysage armoricain, ses rencontres avec les fantômes de moines celtes navigateurs, ses curiosités et ses songes, au fil d'une géographie poétique de la Bretagne… (Présentation sur le site de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
Quand Kenneth White s'est installé à Trébeurden en Bretagne il y a quelques années de cela, proche de son élément phare, la mer, lové au sein de paysages qui lui ressemblent. Il nous livre ici ses déambulations physiques et intellectuelles, comme un journal de vie : ses promenades sur le sentier des douaniers, ses rencontres avec ses voisins, les visiteurs inopportuns, la cohabitation avec son chat... Mais il convoque aussi ses écrivains favoris, Conrad, Kerouac, dans un climat d'érudition et de culture ensoleillé.
"Hêtres, chênes et pins, leurs racines comme les veines de la terre. Rayons de soleil sur les eaux brunes de la rivière, araignées d'eau faisant des cercles à la surface. Mica scintillant dans le granit. Le petit bruit mat d'un gland qui tombe. Le mauve de la bruyère. le rouge extraordinaire d'une feuille de ronce. Un oiseau volant le long de la rivière et d'autres, invisibles : fuit, fuit, tseu, tseu, tseu, tseu." (p. 269)
Tous ces courts chapitres respirent l'humanité de l’auteur, aussi fasciné par la rencontre avec un pêcheur que de se retrouver nez à nez avec un renard...
La maison des marées est donc un récit plaisant à lire, la description d’un monde calme, à part, préservé, comme un cocon...
Ce que j’ai moins aimé :
Il m’a manqué davantage de la poésie, j'ai quelquefois eu l'impression de lire une série de descriptions, qui, comme dans le journal intime, ne résonnent que dans l'esprit de celui qui les écrit...
Premières phrases :
"D'une manière générale, c'est l'ATlantique qui régit notre territoire : il crée le climat, sculpte les côtes, imprègne les esprits.
L'océan dans ces contrées se rétrécit en trois principaux canaux : le canal Saint-Georges, entre l'ANgleterre et l'Irlande, le canal de Bristol, entre l'Angleterre et le pays de Galles, et la Manche, entr el'Angleterre et la France."
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Du même auteur : Un monde ouvert
La maison des marées, Kenneth White, Albin Michel, 2005, 288 p., 19.30 euros