Boxe Thai warrior night

Si la boxe me tente depuis un bon bout de temps déjà, ma carrière de footballeuse m'a pour l'instant empêché d'y penser sérieusement ;) D'autre part, Million dollar Baby de Clint Eastwood, m'avait légèrement refroidi.  Mais, il me fallait vérifier de mes propres yeux le niveau réel de violence de ce sport de passionnés. Rendez-vous fut donc pris pour cette grande première, accompagné du "Pirate", champion amateur des Emirats Arabes, à l'occasion de la rencontre France-Thailande qui se déroulait hier soir à Levallois Perret.

Un sport de passionnés, je confirme ! Nous arrivons dans une salle où 80% des spectateurs sont des hommes, des vrais: silhouette affutée, muscles saillants, teint halé. Les 20% restants sont des bimbos blondes aux lèvres repulpées. Le décor est posé. On se serre la main, on s'embrasse...il règne comme une ambiance "Parrain".

Le 1er match oppose justement deux filles, ce qui me permet de vérifier que leur gabarit est à ma portée. Avec un peu d'entrainement, ce ne sera qu'une formalité. Enfin, le 1er combat masculin commence. 2 poids plume entrent sur le ring. (Là, mon Reflex tombe en rade de batterie. Pas de gros plans d'arcade sourcilière en sang donc mais j'ai heureusement mon compact de secours). A peine, la cloche sonne-t-elle le début des hostilités que les 2 combattants se jettent l'un sur l'autre. Vifs et rapides comme leur petite taille le laisser deviner, ils s'enchainent à grands coups de poings, de genoux, de pieds. La foule est en délire. Elle scande à tue tête le nom du favori, qui gonflé par cette ovation prend rapidement l'ascendant sur l'autre. On se retrouve alors projetés dans l'arène des gladiateurs et c'est une vraie mise à mort qui se déroule sous nos yeux. Uppercuts dans la mâchoire, coups de coude circulaires dans l'omoplate, coups de pied retournés dans les articulations...Le but n'est pas de toucher l'adversaire mais bel et bien de lui faire mal. Les corps sont rouges et boursouflés. J'ai la nausée. Fatigués par les chocs à répétition, les 2 boxeurs se livrent à présent dans le corps à corps final. Au l'issue du combat, ils s'écroulent finalement tous les 2 dans les bras l'un de l'autre. 

Et, c'est moi qui suis K.O. Trop de violence, trop de déchainement de brutalité, je ne suis pas à la hauteur.

Le second combat commence. Deux champions du monde s'affrontent. Beaucoup plus costauds, ils sont plus lents. Les frappes sont lourdes mais précises. Ça va mieux. Je commence à me prendre au jeu. Spécificité de la boxe thaï, le match se déroule sur une musique de charmeur de serpents: hypnotique et envoutante qui s'accélère au fur et à mesure des rounds et donne le rythme au combat. Le jeu est beau, les corps luisants, les frappes s'enchainent dans une chorégraphie bouillonnante. Ca y est, j'en redemande. La magie du spectacle opère. C'est donc ça que ressentent les aficionados des corridas...