Les transferts d'argent transfrontaliers, depuis longtemps dominés par des sociétés telles que MoneyGram et Western Union, sont une cible facile pour de nouveaux acteurs capables de mettre à profit les technologies modernes et les nouveaux comportements des consommateurs. Azimo est un représentant prometteur de cette génération émergente...
Que le secteur attire les convoitises ne doit pas surprendre : dans un marché qui ne fait que croître, les tarifs habituellement pratiqués sont de nature à aiguiser les appétits (les commissions peuvent aisément dépasser les 10%). Pour les opérateurs historiques, ces niveaux de marge étaient autrefois justifiés à la fois par leur position semi-monopolistique mais aussi par les coûts importants qu'engendraient leurs réseaux d'agences et de correspondants à travers le monde.
Or, aujourd'hui, la situation a considérablement évolué. Grâce aux technologies modernes, des startups agiles sont désormais capables de reproduire ces modèles à peu de frais, tandis que les acteurs en place peinent à se transformer, même s'ils adoptent aussi des outils mobiles et internet.
Ainsi, dans le cas d'Azimo, les commissions prélevées sur les transferts s'élèvent à seulement 1 ou 2% du montant des transactions (soit 60 à 80% d'économie, en moyenne), avec les mêmes services que Western Union, notamment pour l'universalité (125 pays couverts) ou les options de retrait offertes au destinataire (virement sur un compte bancaire, conversion en minutes de communication téléphonique – qui deviennent une véritable monnaie dans les pays émergents – ou retrait dans des guichets de correspondants, par exemple des agences bancaires).
Mais, au-delà de la seule bataille sur le terrain des prix, le nouvel entrant démontre aussi une capacité à développer de nouvelles approches, qui le rendent encore plus attractif auprès de sa cible de clientèle. L'ajout récent d'une option de connexion via Facebook constitue un exemple parfait de cet avantage : les clients d'Azimo sont, dans leur majorité, adeptes du réseau social, qu'ils utilisent, qui plus est, pour maintenir le contact avec leurs amis et leur famille à l'étranger.
Quoi de plus logique alors que de faciliter l'échange d'argent dans ce contexte ? Ce constat a donc conduit Azimo à permettre aux consommateurs de s'identifier avec leur compte Facebook et leur proposer l'envoi d'argent à leurs relations enregistrées sur le réseau social. L'accès au service en devient d'autant plus simple et plus rapide. Cerise sur le gâteau, la jeune pousse profite de l'accès qu'elle obtient aux informations personnelles disponibles sur Facebook pour améliorer ses techniques de détection de fraude !
Ce qu'illustre cet exemple dans le secteur des transferts internationaux est une constante dans les services financiers : les entreprises historiques restent assises sur leurs positions, qu'elles maintiennent tant bien que mal par la force de l'habitude et quelques barrières souvent arbitraires (par exemple réglementaires). Et elles sont prêtes à voir leurs modèles s'effondrer quand une startup parvient à renverser les perspectives...