Je me remettais tout juste d'une semaine scolaire d'enfer ou un cours me ronge complètement les sens. On y voit bien quelques carrés rouges dans les corridors universitaires mais on ne sent pas la tension et la fébrilité de l'an dernier. La communauté estudiantine a choisi de passer de la lutte CONTRE la hausse drastique des frais de scolarité à la lutte POUR la gratuité scolaire. Une lutte qui n'était pas du tout au menu il y a à peine 18 mois. Après avoir gagné 90% de la bataille de l'an dernier, les étudiants jouent au syndicat (qu'il ne sont pas) et attaquent.
Qui cuisine doit se salir les mains.
Mardi donc, des étudiants sont descendu dans les rues de Montréal afin de manifester contre le sommet de l'éducation qui s'y tenait. Et pour scander des slogans en faveur de la gratuité scolaire.
La radio, la télé, les médias étaient plutôt pathétiques. En cette ère de nouvelles-plus-vite-qu'elles-n'existent-déja, on avait pris rendez-vous avec un chaos que l'on n'arrivait pas à trouver. Ça donnait de l'anti-nouvelle, de faux états des lieux. On avait en ondes ce que j'appelle des rapports d'anticipation sur le désordre qui n'arrivait pas vraiment encore. La police d'un côté. Les manifestants de l'autre. Le duel futile en place. Puis...on se met à tirer des objets aux forces de l'ordre.
Il est donc naturellement dans l'ordre des choses de voir la police, après avoir reçu sur la poire un oeuf ou deux, charger les manifestants et effectuer quelques arrestations. Le contraire serait même effrayant.
La caméra de Radio-Canada a fini par zoomer sur un étudiant embrassant l'asphalte, écrasé par 4 ou 5 policiers qui le mennottaient au sol vers 17h00. Les chercheurs de chaos étaient contents. Tout ça n'avait pas été vain. On avait des images. On pouvait maintenant essayer de penser au contenu.
(...un soupir ici)
Le pauvre Bédard-Wien s'est mis à se rouler dans la melasse
"je suis tout à fait renversé, outré...charger des étudiants sans défense...j'ai l'impression de revivre les pires moments de l'émeute de Victoriaville..."
Mauvaise partition dans le mauvais orchestre. Problème de ton. Malaise, malaise, malaise.
Je venais de me retaper la trilogie des Parrains de Coppola et, exactement comme Sofia Coppola dans le dernier film, j'avais devant moi le mauvais acteur dans le mauvais film.
Comme si il répétait un texte appris, qui n'attendait que les premières arrestations pour intervenir, mais qui aurait raté son entrée. Jérémie Bédard-Wien a fait son laïus sur des images qui disaient le contraire de ce qu'il exprimait. La police avait bien fait son travail. On avait lancé des objets aux forces de l'ordre, les forces de l'ordre avaient rétabli l'ordre. Ce jour-là, ils ont tout de même arrêtté un jeune homme en possession de matériel incendiaire et explosifs. Sur son compte Facebook, cet étrange enfant tient des propos misogynes et antisémites. Il fait référence à Richard Bain (attentat au Metropolis), Kimveer Gill (fusillade du Collège Dawson), Denis Lortie (fusillade à l’Assemblée nationale), Luka Rocco Magnotta et Hitler. Il qualifie ses gestes de «terrorisme 2.0». Cet animal était au milieu de la foule parmi les manifestants.
Ben voilà, Scène 2 Jérémie, tu pourras l'enseigner à tes jeunes amis, la provocation provoque.
13 arrestations et on croyait entendre un correspondant étranger coincé à Damas.
Du côté des anti-indexation, on cite à outrance le payeur de taxes.
Un rappel à ces andouilles: LES ÉTUDIANTS SERONT/ (ET PLUSIEURS SONT DÉJÀ) AUSSI DES PAYEURS DE TAXES.
La modulation reste encore une solution possible.
Oh et Jérémie, ta gueule aussi.
Quand on t'invite à la cuisine pour discuter du menu, présente-toi.
Sinon t'as pas le droit de te plaindre des plats.