Article de Maxi-Sciences
L’ONG britannique Oxfam vient de publier un rapport dans lequel elle dénonce la politique environnementale de dix géants mondiaux de l’agroalimentaire dont Coca-Cola, Danone, Kellogg’s, Mars, Nestlé, Pepsico et Unilever.
« La face cachée des marques« , c’est le titre du rapport qu’a publié mardi l’ONG Oxfam et dans lequel elle dénonce la négligence dont font preuve dix géants mondiaux de l’agroalimentaire vis à vis des droits de leurs millions de fournisseurs dans les pays en développement et leur politique environnementale pour le moins inefficace
« Aucune de ces sociétés ne s’est dotée de politiques permettant de protéger les communautés locales contre les accaparements de terres et d’eau« , indique ainsi le rapport relayé par l’AFP.
Plus sérieux encore, ces sociétés « restent excessivement opaques concernant leurs chaînes d’approvisionnement agricoles » et « aucune ne s’est engagée publiquement à payer un prix décent aux agriculteurs ou à leur accorder des conditions commerciales plus justes« . Ainsi, l’ONG a établi un classement des entreprises selon leurs politiques d’approvisionnement et l’impact que cela a sur les populations locales et l’environnement.
En bas du classement figurent Associated British Foods (ABF 13 points sur 70), Kellogg’s et General Mills (16 points) puis viennent Mondelez et Danone (20), suivis de Mars (21), Pepsico (22) tandis que Coca-Cola (29), Unilever (34) et Nestlé (38) se partagent le podium. Pour obtenir ce classement, Oxfam s’est basée sur 7 critères : la transparence, les conditions des petits agriculteurs, les droits des femmes, les droits des travailleurs agricoles, l’accès et la gestion du foncier et de l’eau, les mesures d’atténuation et l’adaptation au changement climatique.
Trop peu d’efforts et d’engagements, selon l’ONG
Jeremy Hobbs, directeur général d’Oxfam International, estime qu’ »aucune des dix grandes sociétés du secteur agroalimentaire ne fait assez d’efforts pour rompre avec des pratiques leur permettant de tirer parti d’une main-d’œuvre et de terres bon marché pour réaliser des bénéfices colossaux et fabriquer des produits de grande consommation à un coût social et environnemental inacceptable« . Par exemple, toutes achètent des matières premières (huile de palme, soja et sucre en tête) dont la production donne trop souvent lieu à des violations de droits fonciers.
L’ONG aimerait au contraire amener ces groupes agroalimentaires à utiliser « leur puissance économique, sociale et politique suffisante pour améliorer profondément et durablement les conditions de vie de celles et ceux qui souffrent de la pauvreté et de la faim dans le monde« . Pourtant, « certaines entreprises ont pris des engagements louables« , note Romain Benicchio, porte-parole d’Oxfam à Genève.
Mais même si Nestlé est la mieux classée de ces entreprises, aucun de ces groupes agroalimentaires n’obtient des résultats globaux satisfaisants. Oxfam appelle donc ces dix sociétés à « en faire beaucoup plus« .
Pour en savoir plus et retrouver le classement de chaque marque, rendez-vous sur le site d’Oxfam.
Source: MaxiSciences via Les Moutons enragés