Florent Emilio Siri

C'est le passionné de cinéma qui reprend le dessus pour un petit coup de publicité et un chapeau bas à Florent Emilio Siri et son interview à Dvdrama.com que vous pourrez, et devez, lire ici.

Réalisateur de Nid de Guêpes, Otage et L'Ennemi intime, Florent Emilio Siri est le futur du cinéma français et un futur qui à l'air radieux! Si une nouvelle génération de réalisateurs espagnols voient le jour (si vous n'avez pas vu le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro et l'Orphelinat de Juan Antonio Bayona, vous avez l'autorisation d'arrêter de lire ce message et de vous les procurer dans la minute qui suit) avec des résultats en salle (record battu en Espagne pour l'Orphelinat), en France, c'est une autre histoire.

Ou vous faites dans le film d'auteur pur et dur, quitte à ne pas avoir de succès en salles mais des Césars en poche, ou vous faites dans le "populaire" jusqu'à renier l'essence même de l'art du cinéma. Une autre voie est-elle possible? Oui, un cinéma de genre et d'auteur de qualité mais avec une visée populaire, parce qu'après tout, le cinéma c'est aussi pour des spectateurs!

Florent Emilio Siri a dans l'interview des commentaires très intéressants sur le cinéma français tel qu'il est aujourd'hui: après avoir fait un succès en DVD avec Nid de Guêpes (en salle, le film a été perçu comme un film d'action sans âme alors que c'est tout le contraire, écoutez les commentaires audio de Siri, c'est un langage que vous n'entendrez pour aucun autre film), Hollywood a perçu le potentiel et c'est Bruce Willis himself qui le contacte pour lui confier la réalisation d'Otage, là encore un succès en DVD mais pas en salle. Comme il le dit lui-même les films d'action font une meilleure carrière en DVD qu'en salle - si l'on excepte les films américains.

L'Ennemi intime raconte la guerre d'Algérie avec un seul parti pris: le cinéma, faire du cinéma, ce qui signifie mise en scène, découpage et rythme, bref du grand cinéma. Et tout cela, la critique et l'institution cinéma en France ne l'a pas vraiment valorisé aux Césars. Non, les prix vont aux films "concepts" comme il le dit lui-même. Cette interview et tous ses films méritent vraiment le détour parce qu'ils essaient d'introduire en France une façon de faire du cinéma avec les armes propres au cinéma: le côté visuel et une histoire. C'est bien de vouloir faire un film mais si vous n'avez pas de scénario avec des personnages intéressants, vous n'allez pas loin, vous ne dérangez pas beaucoup de monde (sauf ceux à qui vous ôtez les moyens de faire leur film) et vous ne marquerez jamais de votre emprunte le cinéma comme art.

Un seul reproche à faire après lu la critique de Siri: après lu avoir fait remarquer que ses films n'ont pas eu en salles un grand succès, il répond que les spectateurs dans leur majorité sont conditionnés, par la télévision notamment, pour aller voir certains produits préformatés et que ce n'est donc pas une raison de ne pas faire les films qu'il fait car, après tout, pour faire évoluer le public, il faut faire des films différents. Je suis entièrement d'accord avec cela mais je lui ferais quand même remarqué que c'est ce même argument qu'utilisent ceux qui font les films d'auteurs qu'il critique: pour faire évoluer les spectateurs et à terme leur permettre d'apprécier les films "concepts", il faut continuer à en faire. C'est donc un argument qu'on peut lui retourner, même si je n'oserais pas le faire, vu la qualité, l'intelligence et la réflexion qu'il y a derrière chacun des plans de ses films.

Vous ne savez pas quoi regarder actuellement? Vous en ave marre de voir que des films niais? Plongez à la découverte de la filmographie de Florent Emilio Siri avec L'Ennemi Intime, Nid de Guêpes ou Une minute de silence (et enchaînez avec Guillermo Del Toro - Hellboy et Le Labyrinthe de Pan!!!).

Note: je n'ai pas de lien avec dvdrama.com ni avec le réalisateur mais une fois ses films vus, vous aussi vous voudrez les promouvoir... même jusqu'au Québec!