Quelle pièce ! Quelle performance !
Elle raconte la collaboration artistique de l'arrogant Richard Strauss, compositeur reconnu allemand et de l'auteur à succès autrichien Stefan Zweig, resté malgré tout très modeste.
Le compositeur est en panne d'inspiration pour le sujet de son prochain opéra et décide de rendre visite, suite au conseil averti de sa femme, à l'écrivain. Immdeiatement , une amitié nait entre les deux hommes, tellement palpable sur scène. Les deux hommes écrivent ensemble l'opéra "la femme silencieuse" sur fond de montée de nazisme. Et c'est là que tout va basculer.
En effet, Richard Strauss est contraint de collaborer avec le régime nazi et par conséquent n'est plus autorisé à travailler avec son ami juif Zweig. Malgré tout le compositeur fait apparaitre le nom de Zweig sur l'affiche de la première de l'opéra, qui fut immédiatement interdit. La triste suite nous la connaissons. L'écrivain part se réfugier au Brésil où il finit par se suicider avec sa compagne.
La fin de la pièce, entre le mea culpa de Richard Strauss et la bouleversante lettre de mort de Stéfan Zweig, est poignante.
Le jeu d'acteur est exceptionnel : Michel Aumont d'une incroyable fougue, fermeté, mais également faiblesse et résignation, Didier Sandre tout en finesse, exprime avec tact et retenue les souffrances de Zweig. Et l'épouse de Richard Strauss, jouée par Christiane Cohendy est excellente et drôle!;
La mise en scène est élégante ainsi que les costumes et la performance des acteurs, qui se complètent parfaitement, d'une intensité rare !
A voir sans hésiter une seconde !
Jusqu'au 24 mars
Du mardi au samedi 20h30
Samedi et dimanche 17h
Théâtre de la Madeleine
19 rue de Surène
75008 Paris
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