Outil prisé par les jeunes, le blog est un média dont il faut maîtriser les questions juridiques, notamment en matière de droit à l'image des mineurs. Sur le tutoriel précédemment mentionné, les auteurs donnent quelques sites incontournables comme Légamédia, le document .pdf intitulé "je blogue tranquille" publié par le Forum des droits sur l'internet et cette sitographie, claire et synthétique, sur les questions de droit et d'internet, publiée sur le site du CDDP de l'Isère (j'ai "raffraîchi" le lien proposé dans le tutoriel, qui était malheureusement brisé).
Que retenir du point de vue juridique ?
Le droit à l'image se base sur le principe du respect de la vie privée, c’est une prérogative reconnue à toute personne de s’opposer à ce que des tiers non-autorisés reproduisent et diffusent son image. Toute diffusion d’une image prise dans un cadre privé nécessite le consentement de la personne représentée. Ce droit s’exerce dans le cadre international de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales du 4 novembre 1950 ; les cas relevant de la jurisprudence sont gérés par la CEDH(Cour européenne des Droits de l’Homme). En droit français, le droit à l’image est inscrit dans l’article 9 du Code Civil. Toute personne a par conséquent sur son image, par exemple, et l’utilisation qui en est faite un droit exclusif et peut s’opposer à toute diffusion de celle-ci sans son autorisation. L’article 9 du Code Civil ne fait pas référence expressément au droit à l’image, mais la Cour de cassation a consacré par un arrêt du 13 janvier 1998 le fondement de la production du droit à l’image sur le principe de protection de la vie privée édictée par l’article 9 du Code Civil, en affirmant que selon cet article, chacun a le droit de s’opposer à la reproduction de son image.
Le droit de l'image relève du droit d’auteur :
il se rapporte à l’autorisation de l’usage de l’image d’une personne.
L’autorisation
d’utiliser la photographie d’une personne varie en fonction des conditions de
la prise de vue (sphère publique / sphère privée) et de la nature des
informations données par cette photographie : est protégeable ce qui fait
l’essence de la personnalité (caractéristiques physiques, nom).
Depuis
2001, la jurisprudence en matière de droit à l’image met en balance la notion
de droit à l’information par rapport à celle de l’atteinte à la vie privée. Le
droit à l’information s’est considérablement accru. Le droit à l’image n’est
pas absolu et doit se concilier avec la liberté d’expression garantie par la Déclaration des Droits de
l’Homme et réaffirmée par la CEDH. Ne sont pas considérées comme relevant du droit à l’image les
photos prises dans l’espace public, ou dans le cadre de la vie publique.
L’atteinte à la vie privée est reconnue s’il y a préjudice moral. S’il y a
condamnation, le montant des dommages et intérêts est fixé par le juge en
fonction de la volonté ou non de nuire.
Le droit à l’image des mineurs est géré par leurs parents ou tuteurs ; la prise de vue des mineurs doit être précédée d’une demande d’autorisation aux des parents / tuteurs, gardiens de l’autorité parentale et responsables à ce titre, afin d’éviter toute exploitation illicite sur le web.
Au sujet des photos d'enseignants publiées sur le web, sans leur accord, par des élèves : Pour diffuser l’image d’une personne, il faut donc son autorisation. La preuve d’une telle autorisation, qui doit être expresse et spéciale, incombe à l’auteur de la publication.
L’autorisation donnée par une personne à la publication de son image doit être interprétée strictement et ne peut donc excéder les limites de l’utilisation envisagée. Toute utilisation détournée, et au surplus dévalorisante, est constitutive d’une atteinte au droit à l’image. D’autres articles du Code Pénal sanctionnent les atteintes à la vie privée :
- l’article L226-2 réprime la conservation ou la diffusion de ces documents ou enregistrements
- l’article L226-8 réprime la publication non autorisée, par quelque voie que ce soit, de montages réalisés avec les paroles ou l’image d’une personne.
NB : ceci est une synthèse personnelle et n'ayant pas de formation de juriste, je propose aux lecteurs consciencieux et plus doctes que moi en la matière de ne pas hésiter à me faire part de leurs commentaires.
[image : extrait du dessin animé "Alice au Pays des Merveilles" de Walt Disney]