Le journaliste Michel Mompontet présente son nouveau rendez-vous, « Carnets d’utopies », sur France 2
Recueilli par Olivier Zilbertin
En juin 2012, après cinq années et 209 numéros, Michel Mompontet mettait un terme à « Mon oeil », cette chronique hebdomadaire décalée sur la politique diffusée dans le magazine « 13 h 15, le samedi » sur France 2. Depuis le 19 janvier, le journaliste présente « Carnets d’utopies », un nouveau rendez-vous où il fait la part belle aux initiatives originales.
- Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ces « Carnets d’utopies » ?
Après « Mon oeil », je voulais rebondir en trouvant un thème qui réponde à ce travail de cinq ans, mais qui explore un autre aspect des choses. Avec « Mon oeil », tous les samedis, nous avons montré finalement l’impuissance politique, la désespérance politique. Comme s’il n’y avait de toutes façons rien à faire face à la crise, à la mondialisation. Un spectacle assez déprimant, au bout du compte.
Nous avons alors pris en quelque sorte le contre-pied. Avec « Carnets d’utopies », nous allons à la rencontre de ceux qui, loin des discours fumeux, changent vraiment les choses au quotidien. Pas des gens qui parlent beaucoup et n’agissent pas. Pas des donneurs de leçons. Juste des gens qui font, et qui ne se résignent pas, qui ne font pas que se lamenter, et qui pensent que la crise est une opportunité pour changer les choses.
- Concrètement, quels sont les sujets que vous abordez dans vos « Carnets d’utopies » ?
L’idée est de montrer qu’il n’y a pas qu’un seul modèle, qu’une seule solution. Nous allons ainsi à la rencontre de gens qui proposent une autre voie. Qui disent : « On n’est pas là forcément pour subir. » Par exemple, dans ces villages du plateau de Millevaches où nous sommes allés pour le premier chapitre des « Carnets d’utopies ». Des villages où s’est instauré un autre modèle économique qui tient en quatre lettres : SAPO. Des Sociétés anonymes à participation ouvrière, un modèle très peu connu en France. Tout le monde au même salaire, répartition du travail en fonction des compétences et des envies, un système hiérarchique différent… Et ça marche.
Alors que, partout ailleurs, les villages se désertifient, que les entreprises ferment, ici la vie continue. Dans les prochains épisodes, nous parlerons aussi de la révolte agraire en Andalousie, dans la ville de Marinaleda, puis de la révolution verte de Curitiba au Brésil. Franchement, ça fait du bien d’entendre une autre musique. C’est comme de l’« happy news » thérapie.
- A quel rythme seront diffusés les chapitres des « Carnets d’utopies» ?
Nous avons prévu six chapitres de trente minutes, diffusés environ chaque mois. Tout n’est pas encore fixé, mais nous avons reçu beaucoup de courriers de téléspectateurs curieux de connaître les dates des prochains épisodes. Il faut souligner que nous sommes restés sur le créneau de « 13 h 15, le samedi » où était déjà diffusé « Mon oeil ». Nous sommes une sorte de laboratoire. Laurent Delahousse, qui présente l’émission, est audacieux, et se montre toujours partant pour des expériences comme celle-ci.
Le premier épisode à retrouver ici:
http://www.france2.fr/videos/manuel_13h15_reportage_1_20130119_220_19012013141308_F2