Sale semaine.
Rien ne va et pourtant rien ne change. Chômage en hausse, guérilla au Mali, buzz méprisables, excitations médiatiques, inquiétudes budgétaires.
Même DSK était revenu dans les prétoire.
Sale semaine, une semaine en enfer.
ça buzze...
Les ministres ne sont pas épargné(e)s. Aurélie Filippetti (Culture)
s'agace de comment les femmes sont portraiturées dans la fiction
française. On ne retient que quelques mots, on buzze sur l'extrait d'un extrait d'une extrait.
Pour quel intérêt ?
Vincent Peillon s'est fait piéger. Le site Arrêt sur Images
s'est délecté à démonter l'arnaque. Il a suffit à deux médias émérites
d'extraire treize petites secondes de leur contexte, treize secondes
d'une longue interview du ministre de l'Education pour que l'on prenne -
jusqu'à Matignon ! - les déclarations dudit Peillon pour une énième
gaffe.
François Hollande se fait tacler. Dégringolade dans les sondages, vers les basfonds sarkozyens de la belle époque. La joyeuse épopée malienne est oubliée. Une poignée de journalistes jouent aux crédules. Imaginez-vous ! Hollande a rompu sa promesse de ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB en 2017 ! Ces gens-là préféraient sans doute une nouvelle cure d'austérité, un bon gros plan de rigueur supplémentaire qui nous aurait plombé davantage le pays, et transforme le surplace économique attendu pour 2013 en récession. Pourtant, on pouvait, on devait se réjouir que l'épée de Damoclès des "3% dans 4 ans" soit enfin levée à Paris comme à Bruxelles.
ça couine
Jérôme Cahuzac, qui a survécu à Mediapart, croit nécessaire 6 milliards d'euros d'économies ou relèvement d'impôts supplémentaires l'an prochain; ça grogne dans les rangs. Pourrait-on attendre d'en savoir davantage ? Non, il faut râler ou s'enrager sans attendre. Aux Etats-Unis, Obama sequestre 2% de dépenses publiques et quelques journalistes français sont traumatisés. En France, le ministère de la Santé confirme une baisse tarifaire de 0,84% et BFM TV titre en boucle sur "les hôpitaux touchés par la rigueur". On coupe un ongle et d'aucuns crient à l'amputation... Où est la mesure ?
Hollande reconnait que la stabilisation du chômage en fin d'année s'annonce compliquée. Et paf ! Nouveaux cris d'orfraie des mêmes éditocrates qui réclamaient pourtant davantage de rigueur dépressive. Jean-Michel Aphatie s'agite et brasse du vent d'indignation sur son tabouret du Grand Journal de Canal+. Hollande ne respecte pas sa promesse ! Mon dieu, ça couine dans tous les sens !
Cette France infantile se noie dans sa crédulité. Elle préférait l'ancien monarque, le petit Nicolas qui chaque mois nous déclamait que la reprise était au coin de la rue, dans quelques jours ou quelques semaines, pendant 5 ans.
Le chômage progresse dans toute la zone euro. En France, près de 3,4 millions de personnes n'ont déclaré aucune activité en janvier à Pôle Emploi.
Aucune.
Quand la majorité de gauche au Sénat vote l'amnistie sociale, David Pujadas, sur (F)rance 2, résume le sujet en ces termes: "les auteurs de dégradations ou de violences commises lors des conflits sociaux doivent-ils être amnistiés ?"
ça râle
On entame la réforme des retraites. Une énième fois...Les
mêmes argument qu'en 2010 puisque la réforme Sarkozy n'a rien sauvé. La
droite et quelques patrons réclament le recul de l'âge de départ à la
retraite. Pour Xavier Bertrand (UMP), c'est 62 ans dès 2015. Pour Laurence Parisot, c'est 67 ans en 2040. Et pourquoi pas 70 ans ? Ils font mine d'ignorer, comme toujours, que le chômage est massif, que la pénibilité professionnelle créé des inégalités de (sur)vie irrémédiable. A gauche, on oscille entre renchérissement ou allongement de la durée de cotisations. On évoque aussi une désindexation des retraites de l'inflation. Aurons-nous enfin une retraite à la carte et par points ?
Le couple Sarkozy/Woerth avait caché nombre d'études. Le gouvernement Ayrault fait l'effort d'information et de pédagogie. Chez le ministère du travail, on lit une étude sur les risques professionnels. Mercredi 27 février, une mission est installée par Ayrault.
Le sujet est explosif. Les seniors d'aujourd'hui sont moins à droite. C'est la génération 68/81. C'est donc aussi un casse-tête électoral.
ça craint
On oublie la victoire française au Mali. Car il y a eut une première victoire, les islamistes ont été repoussés dans quelques coins montagneux à l'extrême Nord. L'un des parrains d'Aqmi, aurait été tué. Mais les combats se poursuivent, version Call of Duty Modern warfare. On traque des terroristes enturbannés et "acharnés".
Une famille entière, dont quatre enfants, a été kidnappée plus au Sud, au Cameroun. Une video les montrant tous ensemble rappelle le cauchemar.
Hollande rencontre Poutine. Il n'a pas posé le pied sur le sol moscovite que Libération et quelques autres de la gauche impeccable lui tombe dessus au nom des droits de l'homme. Hollande a livré l'un des rendez-vous les plus glaçants avec l'autocrate russe en juin dernier. Nulle embrassade, peu de sourires, le strict minimum diplomatique. Il vient à Moscou pour des motifs économiques. Là encore, nul effusion. On comprend que les deux ne sont pas faits pour s'entendre. Le déplacement ne permet pas d'infléchir la position russe sur la Syrie.
A suivre.
Crédit illustration: merci Do-Zone Parody