Daniel Darc

Publié le 02 mars 2013 par Antoine Dubuquoy

Daniel Darc, je l'ai croisé, un jour dans les coulisses de Rock en Seine, et j'ai été frappé par cette silhouette cassée. On était loin du gamin ébourrifé, période jeunes gens modernes, des années 80. Intimidant. Intimidant, parce qu'on savait tout de son destin exceptionnel, entre dope, crâmage de chandelle par les deux bouts, tatouages, rédemption. Etait-ce le même qui chantait Vivian Vog et ses pulsion suicidaires et le Psaume 23 (le Seigneur est mon berger).
Taxi Girl, même éphémère, a été l'un des piliers français de mon éducation musicale adolescente. Seppukku, L'ALBUM de Taxi Girl, l'une des pierres angulaires de mon petit Panthéon personnel. Parce qu'il avait tout, l'esthétique, la noirceur, l'homme en noir JJ Burnel à la production. Tout ce qu'il fallait pour nourrir le romantisme sombre d'un ado.
Cet album, j'en ai cherché longtemps la réédition en CD. Jamais trouvé. Puis vint Napster, puis Kaazaa, LimeWire, et autres. Et un jour, au début des années 2000, j'ai fini par le dénicher. Version française et version anglaise. Et j'ai rechanté qu'il ne restait plus rien des armées de la nuit. Daniel Darc, je ne l'avais pas totalement perdu de vue. Il avait chanté Nijinsky au milieu des 90s. Les Inrocks, encore mensuel, entretenait le mythe. Mirwais, quelques années plus tard, allait cachetonner brillamment chez Madonna. Daniel Darc restait silencieux.
Puis vint Crève Coeur. "Je me souviens, je me rappelle" marqué. Paroles et mélodie. Un album pop. Dont la conclusion était cette lecture du Psaume 23, le genre d'expérience qui ne laisse jamais intact.
Les albums suivants m'ont moins séduits. Daniel Darc faisait trop partie du paysage mental de mes 16 ans.
Aujourd'hui, j'ai réécouté les Armées de la Nuit. Tu avais raison, Daniel, il n'en reste plus rien.
Adieu, mec.