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Staline, biographie par Jean-Jacques Marie

Publié le 02 mars 2013 par Mpbernet

Le 5 mars prochain, on « célèbrera » les soixante ans de la mort du pire dictateur que la terre ait connu, au règne sans doute encore plus sanglant que celui d’Hitler, la fin par attaque cérébrale de Joseph Staline (1878 - 1953).

La biographie de référence est celle de Jean-Jacques Marie, spécialiste de l’ex-URSS, publiée en 2001 chez Fayard.

staline

Au-delà de la fascination exercée par ex-séminariste battu comme plâtre par son père alcoolique (tout comme Hitler …) sur les peuples de l’empire russe et de son effroyable bilan, je reste encore plus étonnée, rétrospectivement, devant l’idolâtrie dont il fut l’objet de la part de toute une foule d’intellectuels français au lendemain de la guerre. Et de cela, je me souviens très bien car j’entendais à la maison une version en tous points différente.

Mon père était courrier diplomatique : chaque trimestre, il accompagnait la « valise » diplomatique, qui pouvait être « légère », ou « lourde ». C’est dire qu’en plus de la sacoche attachée au poignet durant tout le voyage qui passait par Helsinky et Léningrad, une énorme quantité de colis bénéficiant du statut diplomatique transitaient entre le Département  (ainsi parlait-on du Ministère des Affaires Etrangères) et l’Ambassade de France à Moscou, bourrés de trucs anodins mais totalement impossibles à trouver derrière le rideau de fer, destinés aux diplomates de petite comme de moindre importance.

J’écoutais hier après-midi l’émission historique de Franck Ferrand entre 13 et 14 heures sur Europe 1, consacrée à Staline et à laquelle participait Jean-Jacques Marie, où il était mentionné que ce sont les services d’écoute français qui avaient eu l’annonce en primeur de la mort du dictateur. J’ai une version un peu différente : c’est le journaliste français en poste à l’Agence France Presse à Moscou, Jean Nau, un très bon ami de mon père, qui eut le scoop. Il écoutait la radio soviétique en pleine nuit d’insomnie (ou de beuverie, c’est selon) et soudain, la musique classique remplaça les programmes, avant que l’annonce du décès du camarade Staline ne soit lancée. Il câbla immédiatement cette incroyable nouvelle à Paris. Rendons donc à César …

Ce livre est une excellente biographie, à nuancer lorsqu’on sait que son auteur s’est aussi attaché à l’histoire du trotskysme et à celle de Léon Trotsky (en 1984), et donc, sans aucune indulgence.  Mais elle est bien écrite, fort documentée à des sources jusque-là inédites (J’ignore cependant si d’autres archives ont révélé depuis lors de nouveaux éléments). Je l’ai lue dans la foulée des biographies de Hitler, Lénine et Castro pendant mes séances de chimiothérapie de cancer du sein voici une dizaine d’années : un excellent moyen de se dire que tout ne va pas si mal …. Puisque je suis toujours là. Mais c’est aussi un moyen de se mettre à l’esprit combien la barbarie humaine peut aller loin, malgré le vernis de la civilisation.

Staline, biographie de Jean-Jacques Marie, chez Fayard, 995 p. 32,50€


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