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Maubeuge : une victime présumée de violences conjugales expulsée vers le Maroc

Publié le 11 avril 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Après un dépôt de plainte concernant des violences conjugales, une jeune Marocaine en situation irrégulière, habitant Maubeuge, a été expulsée vers son pays.

Après un dépôt de plainte concernant des violences conjugales, une jeune Marocaine en situation irrégulière, habitant Maubeuge, a été expulsée vers son pays.
Elle aurait suivi son mari dans la Sambre il y a quatre ans, avant de se faire battre et plaquer. Son nouveau compagnon, lui aussi violent à son égard, était la raison pour laquelle elle est allée déposer plainte, le vendredi 28 mars, à la gendarmerie de Maubeuge. Aujourd’hui, cette Marocaine de 20 ans a retrouvé le domicile de ses parents, à 300 kilomètres de Casablanca, après avoir été expulsée en moins de 24 heures, selon l’antenne maubeugeoise de la Cimade, association oecuménique d’aide aux réfugiés.
Lundi 31 mars, la jeune femme apporte un certificat médical en gendarmerie, sur la demande des enquêteurs, puisque sa situation est devenue irrégulière quelques mois plus tôt à cause de son divorce. Seulement, les militaires notifient une obligation de quitter le territoire français malgré le certificat.
« Sans argent ni bagages »
Selon la Cimade, dont les bénévoles suivaient la jeune femme, cette dernière a été placée en garde à vue, transférée au centre de rétention de Lesquin, puis à l’aéroport de Roissy pour embarquer vers le Maroc. « Elle s’y est retrouvée le soir même, à 300 km du domicile de ses parents, sans argent ni bagages », affirme Jean-Marie Rausenberger, de l’association maubeugeoise.
La gendarmerie n’a pas souhaité s’étendre sur l’affaire, reconnaissant qu’au cours de la procédure de dépôt de plainte, la situation irrégulière de la jeune femme était apparue. Les militaires expliquent à demi-mots n’avoir fait qu’appliquer les consignes ayant trait à la découverte de clandestins sur le territoire. Pour la Cimade, qui croyait, comme la jeune femme, « en toute bonne foi qu’une victime de violences, une personne vulnérable, serait protégée », et affirme avoir demandé en vain des garanties en ce sens, la réaction de la préfecture paraît incompréhensible : « (Elle fait) passer la régularité du séjour avant la protection des droits fondamentaux ».
Quant à la plainte pour violences conjugales, elle a suivi son cours, affirment les gendarmes. Les auditions ont eu lieu et le dossier a été transmis au procureur de la République d’Avesnes. •
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