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[Critique] COLLATERAL

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] COLLATERAL

Titre original : Collateral

Note:

★
★
★
★
½

Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Mann
Distribution : Jamie Foxx, Tom Cruise, Mark Ruffalo, Jada Pinkett Smith, Jason Statham, Peter Berg, Javier Bardem, Emilio Rivera…
Genre : Thriller/Drame
Date de sortie : 29 septembre 2004

Le Pitch :
Simple chauffeur de taxi à Los Angeles, Max prend Vincent, un tueur à gages, le temps d’une course nocturne tourmentée…

La Critique :
Michael Mann est un maître du polar urbain. Une idée aussi forte que celle qui fait de Hitchcock le maître du suspense. Ce serait oublié une part non négligeable de sa filmographie. Ainsi, La Forteresse Noire ou Révélations traitent de sujets bien différents du film policier. Mais voilà, il y a Heat, Miami Vice et plus récemment Public Ennemies qui montrent que le réalisateur de la première adaptation du Dragon Rouge de Thomas Harris (sous le titre français particulièrement trompeur du Sixième Sens) a une certaine obsession pour les grandes villes américaines et ceux qui en font l’histoire, grande ou petite. Mais le summum est probablement atteint avec ce Collateral, vieux rêve de Mann voulant tourner un polar se déroulant sur une nuit dans L.A.

Comment faire plus urbain que ce film ? Il commence dans un taxi, à la sortie d’un aéroport, et se finit dans le métro. Entre temps, on aura traversé bon nombre de lieux, comme un motel minable, un hôpital, une morgue, une boite de nuit…

Il y est question d’une sombre affaire de tueur à gages devant éviter un procès à ses commanditaires. Ledit tueur à gages s’engageant dans une conversation endiablée et mortelle sur le jazz avec une de ses cibles. La musique jazz étant, bien sûr, la bande-son idéale de tout film noir qui se respecte. Les professions des deux personnages principaux sont aussi réellement citadines. Leur relation est d’ailleurs un des points forts du film. Elle les pousse au delà de leurs limites respectives et donne une certaine dynamique au film. Le casting est de ce coté exemplaire. Tom Cruise incarne à merveille un personnage mystérieux, à la morale plus qu’ambiguë. Jamie Foxx est très convaincant dans le rôle d’un monsieur tout-le-monde pris au piège d’une situation effarante. On trouve un Mark Ruffalo méconnaissable dans les habits d’un flic un peu borderline. Sans parler du caméo rigolo de Jason Statham en employé d’aéroport…

Un des points forts du film est de faire de la ville à la fois le décor et l’un des personnages de son intrigue. Son tissu dense et riche, sa faune variée et souvent effrayante, ses légendes urbaines, malheureusement vraies dans le cas de Vincent, (car Max n’est pas son premier chauffeur)… Les chassés-croisés et les rapports entre les personnages, de nécessité à quelque chose de plus profond, et dangereux, tout est synonyme de vie dans une jungle urbaine où rares sont les bonnes personnes. À ce sujet, la relation entre Max et Annie, la procureur qui précède Vincent dans l’habitacle de Max est intéressante, car elle échappe aux clichés de la romance basique.

La photographie est très soignée, faisant ressortir les éclairages. Elle fait la part belle aux ombres de la fascinante et dangereuse Cité des Anges. Le tout grâce à une caméra numérique usitée sur près de la moitié des plans du métrage. Une mise en scène habile nous perd dans les dédales de la métropole avec une grande aisance. La bande originale mêle donc jazz (Miles Davis), électro, hip-hop et d’autres styles au fil de l’ambiance du moment (notamment Audioslave, le groupe de Chris Cornell de Soundgarden et des musiciens de Rage Against The Machine et Soundgarden).

En bref, Collateral est un petit chef-d’œuvre de polar moderne qui sait se hisser au niveau de ses illustres aînés.

@ Sacha Lopez

Collateral-photo
Crédits photos : United International Pictures


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