Qu'est-ce que la crise de l’euro ? Une démonstration par
l’absurde qu’une monnaie commune demande quelque chose qui ressemble à une
nation. Il lui faut une forme de solidarité financière entre constituants géographiques. Il n'est pas possible que l'un s'enfonce dans la pauvreté pendant que l'autre ne fait que s'enrichir. Mais aussi une
organisation du pouvoir qui paraît juste. Une région ne peut pas en diriger une autre, sans le consentement de cette dernière.
La zone euro n’a rien de tout cela. Elle a conservé son
fonctionnement national, l’Allemagne, en particulier, impose ses intérêts,
sans vouloir en payer le prix, c’est-à-dire aider ses camarades en difficulté. Et surtout sans avoir la légitimité démocratique pour cela. Et, avec l’Angleterre, on atteint le sommet de l'absurdité : elle se joue de la zone euro, l’élargit par exemple, sans même
lui appartenir.
Maintenant, imaginons que tous les pays de la zone euro
décident de revenir à leur ancienne monnaie, en bon ordre, cela serait-il un
drame ? Cela ne ferait-il pas beaucoup de bien aux pays du sud ?
La création de la zone euro ne serait-elle pas une forme de trahison de la démocratie ? N'avait-elle pas pour but de mettre les peuples européens dos au mur ? De les forcer, par la crise, à constituer une nation ? Et s’il était temps de changer de méthode ?
De se demander ce que signifie appartenir à une union monétaire ? Quels en sont les bénéfices ? Si,
oui ou non, chaque nation est prête à en respecter les lois ?
(Sur les concepts fondateurs de l'Europe : idée d'Europe.)