PARIS (AFP) - Revirement de l'exécutif dans le dossier de la carte SNCF pour familles nombreuses: après une cafouillage tant gouvernemental qu'au sein de la majorité, le président Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi qu'elle serait maintenue et continuerait à être financée par l'Etat.
Revirement sur la carte familles nombreuses: elle sera maintenue, annonce Sarkozy
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Par Nadège PULJAK AFP - il y a 21 minutes
"La carte famille nombreuse est maintenue" et les tarifs sociaux de la SNCF relevant de la politique familiale, "l'Etat continuera donc à les prendre en charge", a annoncé M. Sarkozy, précisant qu'il "en sera naturellement tenu compte dans le dividende que l'Etat actionnaire demandera à la SNCF".
Le chef de l'Etat a donné cette assurance aux représentants d'associations familiales et de transports, lors d'un entretien à l'Elysée, en présence du président de la SNCF Guillaume Pepy et des secrétaires d'Etat Nadine Morano (Famille) et Dominique Bussereau (Transports).
Selon le communiqué de l'Elysée publié à l'issue de l'entretien, sont également maintenus "l'ensemble des avantages" associés à cette carte (piscines, cinéma, offres commerciales privées).
En outre, le chef de l'Etat a demandé que les tarifs sociaux de la SNCF puissent être étendus aux familles monoparentales et aux familles modestes de moins de trois enfants, autant de "situations familiales dignes d'intérêt" qui "ne sont pas prises en compte par le système actuel".
M. Sarkozy a chargé Mme Morano et M. Pépy de "préparer, en concertation avec les associations familiales et d'usagers des transports, des mesures susceptibles de remédier à ces anomalies".
L'annonce d'un désengagement de l'Etat du financement de la carte de famille nombreuse de la SNCF avait provoqué depuis jeudi une vive polémique.
Cette polémique était partie d'une mesure annoncée dans le cadre de Révision générale des politiques publiques (annoncée le 4 avril), concernant la "prise en charge, en les maintenant, des tarifs sociaux de la SNCF par la politique commerciale de l'entreprise".
PS, PCF et Verts avaient fermement dénoncé cette mesure, vécue comme "une atteinte à 50 ans de politique familiale" par les associations.
Même réactions hostiles des syndicats: la CFTC dénonçait une "politique commerciale" menée au détriment d'une "politique familiale", trois autres, la CFDT, la CGT et l'Unsa (autonomes), exprimant leur inquiétude devant "le désengagement" de l'Etat.
L'Eglise de France avait elle aussi fait dénoncé un geste "incompréhensible" alors que l'Etat "doit soutenir la famille".
La polémique avait enflé jusque dans les rangs de la majorité, où les prises de position des uns et des autres avait été raillées par le député PS Jean-Louis Bianco.
A propos de "la carte famille nombreuse de la SNCF, Dominique Bussereau déclare qu'elle +va certainement disparaître+, Jean-Louis Borloo affirme qu'elle +sera maintenue d'une manière ou d'une autre+, Jean-François Copé évoque +un plafond de ressources+, Nadine Morano parle de la développer", s'est amusé vendredi le député.
Un peu plus tôt, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, avait d'ailleurs déploré ce "grand cafouillage" gouvernemental, et exigé qu'une "position commune" soit "rapidement clarifiée".
"La situation est pour nous clarifiée", a déclaré Mme Morano. Selon elle, ce cafouillage serait dû à "un malentendu". Pour M. Bussereau, il y a eu "erreur d'aiguillage".
"Tout le monde n'avait pas mesuré les conséquences de ce petit paragraphe" de la RGPP mais à présent "l'incident est clos", a pour sa part déclaré François Fondard, président de l'Union nationale des associations familiales.