Un nouvel incident vient de se produire ce jeudi soir à la centrale nucléaire du Tricastin, dans le Vaucluse. Pour le Collectif antinucléaire du Vaucluse, c'est l'incident de trop !
Un nouvel incident vient de se produire ce jeudi soir à la centrale nucléaire du Tricastin, l'une des plus vieille centrale nucléaire du pays dont les réacteurs - mis en service dans les années 1980/81 - ont dépassé leur âge limite de 30 ans. C'est le 1000ème incident/accident qui survient sur le site nucléaro-chimique civil et militaire du Tricastin depuis sa création. Le Collectif antinucléaire de Vaucluse demande ainsi aujourd'hui sa fermeture immédiate et définitive.
Jeudi 28 février à 20h. un nouvel incident - une explosion précédée d'un immense flash bleu - a ébranlé la quiétude relative des habitants des environs de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Cette fois-ci c'est le premier pylône en sortie du transformateur du réacteur nucléaire N°1 qui en serait la cause suite à un court-circuit sur la ligne de 250 000 volts. Le réacteur N°1 s'est mis automatiquement à l'arrêt sans qu'on sache précisément les origines et les conséquences de cette incident.
Comme d'habitude " rien de grave, aucun danger " selon l'exploitant nucléaire. Pourtant il s'agit du millième incident/accident sur le site du Tricastin depuis sa création. Pourtant l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ne cesse de pointer du doigt l'un des plus vieux site nucléaire du pays et sa catastrophique gestion.
Pourtant l'Autorité de Sûreté Nucléaire de donner son feu vert à la prolongation pour 10 ans de l'exploitation des réacteurs nucléaires périmés (au nombre de 37 en France en plus de ceux du Tricastin) tout en réclamant pieusement des travaux de sécurisation notamment face aux risques d'inondation et sismiques ou de canicules. Mais... pas avant plusieurs années. Les nucléocrates aiment jouer à la roulette russe !
" Ce n'est pas un chèque en blanc donné à EDF. En plus des contrôles réguliers, nous en demanderons un autre très approfondi de la cuve du réacteur dans cinq ans, ce que nous ne ferions pas forcément ailleurs... " déclarait dans un terrible euphémisme l'ASN il y a plusieurs années. Cette cuve du réacteur N°1 sur laquelle on vient de recenser près de 20 fissures de plus d'un centimètre sans pouvoir savoir si elles sont plus importantes car impossibles à contrôler du fait de la radioactivité ambiante.
Pourtant EDF réclame à présent de poursuivre l'exploitation de ses réacteurs durant soixante ans privilégiant ainsi le profit financier sur la sécurité, la santé et la vie des riverains, des travailleurs et des territoires.
Incidents et accidents à répétition (quelques exemples, liste non-exhaustive)
Le 13 mai 2009 : deux pièces métalliques de 2 tonnes restent bloquées en suspension sur le pont de manutention à 15 mètres au dessus de la piscine pendant plusieurs jours, menaçant de rayer de la carte la Provence et la région Rhône-Durance.
En novembre 2011, sur le réacteur nucléaire N°2 de la centrale nucléaire du Tricastin, un des 157 assemblages d'uranium est "resté accroché" à l'intérieur du bâtiment de la piscine lors d'opérations de déchargement du combustible. Le bâtiment réacteur a du être fermé et le personnel évacué.
En juillet 2011, un incendie spectaculaire touche le transformateur de l'unité du réacteur N°1 à l'arrêt. Incendie, flammes, fumées noires dans le ciel, intervention des pompiers, périmètres de " sécurité ". Là encore pour EDF : " aucune conséquence radiologique sur l'environnement et la population".
7 juillet 2008 : contamination de la nappe phréatique par des rejets intempestifs d'uranium par l'usine de retraitement de déchets nucléaires Areva-Socatri. Eau impropre à la consommation et à l'arrosage des cultures, préjudices matériels, financiers et sanitaires des riverains. Après moultes dénégations, Areva est condamnée par le Tribunal de Carpentras.
23 juillet 2008 : fuite de poussières radioactives échappée d'un tuyau dans le bâtiment du réacteur N°4. Evacuation de 100 salariés et contamination de au moins 2 salariés. Cyniquement EDF déclara qu'il n'avait dépassé ni la norme ni la dose.
Face aux atteintes permanentes et quotidienne à la sécurité et à la santé des habitants et salariés - et avant que la catastrophe ultime ne se produise- le Collectif antinucléaire de Vaucluse / CAN84 exige la fermeture immédiate des 4 réacteurs nucléaires ainsi que la mise à l'arrêt de la totalité des installations nucléaire du site nucléaro-chimique civil et militaire du Tricastin.
Il y va de la survie de tout un territoire, de toute une population.
Un communiqué du Collectif antinucléaire de Vaucluse / CAN84
collectifantinucleaire84@hotmail.fr
www.coordination-antinucleaire-sudest.org