Certes, il y a déjà eu Bessèges, le
Tour Méditerranéen, le Haut Var et d’autres épreuves moins prestigieuses mais
néanmoins utiles et nécessaires à la mise en route du peloton. Désormais, on passe
à l’étage supérieur avec Paris-Nice puis Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo, le
Critérium international et les Classiques. Un enchaînement traditionnel qui
fera émerger les hommes forts du moment, les Cavendish, Boonen, Greipel, Sagan,
Hushovd (de retour après une saison 2012 désastreuse), Valverde et compagnie.
En revanche, pas trace des Schleck, aux abonnés absents pour l’instant. Wiggins ? En retrait apparemment. Mais leur heure viendra, comme viendra celle de Cancellara qui veut faire oublier ses déboires de 2012 (chute et fracture au Tour des Flandres, chute à dix kilomètres de l’arrivée de la course des JO) et s’annonce plus motivé que jamais à la tête d’une équipe RadioShack privée de son manager, le sulfureux Johan Bruyneel, écarté pour son implication dans l’organisation du dopage autour de l’extra-terrestre Armstrong.
Viendra aussi l’heure des Français, déjà à l’honneur avec Coppel à Bessèges, mais aussi Pierre Rolland et surtout le jeune et prometteur sprinter Bouhanni, qui a déjà fait admirer son maillot de champion de France en février. Sans oublier Arthur Vichot (vainqueur du Haut Var) et les Fedrigo, Chavanel, Pinot ainsi que l’inoxydable Voeckler, désigné leader des Europcar sur les routes de Paris-Nice où les grands leaders étrangers brilleront par leur absence, la plupart fidèles à la « course des deux mers » qui commence trois jours plus tard en Italie.
Dans ce contexte, l’équipe BMC apparaît bien armée pour jouer les premiers rôles avec Philippe Gilbert, le champion du monde en personne, le talentueux Van Garderen (photo) et Brookwalter. Parmi les grands protagonistes, voire les favoris, on peut aussi avancer les noms du Portugais Rui Costa (Movistar), du Hollandais Weestra (Vacansoleil), de Boonen et Chavanel (Omega Pharma-Quick Step), de Porte et Tiernan-Locke (Sky), de Nicolas Roche (Saxo-Tinkof), de Dumoulin et Péraud (AG2R), du quatuor de la Française des Jeux Bouhanni, Fedrigo, Offredo, Roy et de Jonathan Hivert (Sojasun), très en verve depuis la reprise.
Si les conditions atmosphériques le permettent, on s’attend à une belle bagarre entre Houilles, où sera disputé le prologue (2,9 km), et le col d’Eze à l’issue de la traditionnelle ascension contre la montre (9,6 km). Avec des points de chute importants, notamment à Brioude, Saint-Valier, la montagne de Lure et Nice après la traversée de l’arrière pays, propice à faire rebondir la course. Un parcours construit pour maintenir le suspense jusqu’au dernier jour. Mais il faudra éviter les cassures, les bordures dûe au vent et les habituels traquenards quotidiens que réserve la « course au soleil » pour prétendre à la succession de Bradley Wiggins, le grand dominateur de la saison passée.
Bertrand Duboux