Top albums 1996

Publié le 01 mars 2013 par Toto

Pas de blah-blah de présentation cette fois-ci, tout est dit ci-dessous :
10- The Divine Comedy - Casanova 
Après deux disques presque parfaits de sobriété et d'élégance, Neil Hannon commence à avoir les chevilles qui gonflent et se prend pour "Casanova". Au milieu des morceaux un poil sur-arrangés et des excès de froufrous, submergent quelques magnifiques légèretés comme "Songs of love". Sa Divine Comedy est loin d'avoir rendu l'âme et carbure désormais à pleine (dé)mesure. 
9- Jay Jay Johanson - Whiskey 
Neil Hannon a un cousin suédois, il est beaucoup plus grand par la taille et pourtant moins assuré. Il faut dire que "The girl I love is gone" n'incite pas à la gaudriole. Pas démoralisé pour autant, il prévient "So tell the girls that I'm back in town". Une de perdue, dix de retrouvées, comme dirait le célèbre adage. Pour cela, Jay-jay Johanson sort l'artillerie idoine : une voix de crooner délicate, des textes un brin ironiques donc, et une musique aux sonorités trip-hop bien dans l'air du temps : pari gagné. D'un point de vue musical, en tout cas. 
8- Eels - Beautiful Freak 
Que seraient devenus Eels, s'ils n'avaient pas été les premiers signés par le label Dreamworks, aujourd'hui disparu, de monsieur Spielberg ? Quel critique se serait intéressé alors à leur pop brinquebalante aux influences multiplies, du jazz au hip-hop ? De ce prestigieux parainage et de l'éclatante réussite de ce "Beautiful Freak" au titre bien senti comme sa pochette, nos anguilles préférées ont su se faufiler et bâtir une carrière exemplaire jusqu'au dernier disque paru début 2013 fortement recommandable. 
7- Cake - Fashion Nugget 
Que sont devenus ces Cake-là depuis leur brillante reprise de "I will survive", avant la coupe du monde de foot de 1998 ? Ils avaient pourtant inventé une autre façon de faire du rock, à la cool. Moins torturée mais encore plus métissée que celle de Eels, la musique de "Fashion Nugget" garde aujourd'hui encore tout son pouvoir d'attraction. 
6- Placebo - Placebo 
Brian Molko nous avait prévenu dès le début, il aurait aimé faire partie des Sonic Youth. On imagine aussi que David Bowie lui aurait bien plu comme second rôle. Ce premier album est celui dans lequel il se rapproche le plus de son rêve. Il a ensuite abandonné petit à petit les guitares qui claquent, ne faisant que reproduire une seule et unique recette, en la vulgarisant davantage de disque en disque. 
5- Katerine - Mes Mauvaises Fréquentations 
Ce disque est une petite merveille de légèreté et d'intelligence. Katerine invente une pop qui lui ressemble, inspirée des mélodies et des arrangements de Michel Legrand et de l'humour d'une Brigitte Fontaine. Depuis, le chanteur insaisissable a pris une autre direction qu'on ne pourra que regretter à l'écoute de ce bijou, qui reste quoiqu'on en dise ce qu'il a su faire de plus abouti. 
4- Belle & Sebastian - Tigermilk 
A l'époque de la première sortie de "Tigermilk", peu de gens savaient. Il faut dire que le disque n'avait d'abord été tiré qu'à quelques centaines d'exemplaires. Puis, il a fallu, le suivant, le désormais classique "If You're Feeling Sinister" pour que le talent de ces écossais-là éclatent au grand jour. Leur apogée se prolongera jusqu'à la fin des années 90, multipliant les sorties de disques de quelques formats que ce soit. Il y avait alors une identité forte, l'impression pour tous les ados fans de pop et mal dans leur peau (pléonasme?) qu'ils détenaient enfin depuis la séparation des Smiths un groupe qui leur correspondait. 
3- Suede - Coming Up 
Suede perdait de sa folie avec l'abandon de la guitare teigneuse et romantique de Bernard Butler, pour gagner une guitare plus directe et un clavier. Le résultat : une machine à tubes pop néo-glam d'une incroyable efficacité. Le problème, c'est que la brit-pop touchait déjà à sa fin et Suede n'intéressait plus grand monde. Pourtant, avec leur nouveau disque à paraître très bientôt, c'est à cette musique-là que la bande de Brett Anderson essaie de revenir. Un signe. 
2- Deus - In A Bar, Under The Sea
Depuis ce "In a bar, under the sea", on ne se moquera plus jamais du rock belge. Parce que comparé au rock encore un peu adolescent de Noir Désir, celui de Deus affichait une impressionnante maturité, portée en cela par une pléiade de personnalités talentueuses. Ensuite, Tom Barman, ayant fait le ménage, prendra seul les rênes, leur musique gagnant en homogénéité, ce qu'elle perdra en mystère. Car, "In a bar, under the sea", à l'image de son titre, a dû en effet être écrit dans un bar, mais pas sur cette planète. Preuve qu'on a beau être voisins, on ne comprendra jamais complètement les belges. 
1- Belle & Sebastian - If You're Feeling Sinister
"If You're Feeling Sinister", même les amerloques en sont tombés en pâmoison, à l'image de Pitchfork qui vient de publier un documentaire visible ici, rien que sur le disque. Peut-être est-ce dû au festival "All Tomorrow's parties" initié par leur chanteur, Stuart Murdoch, en 1999, dans lequel le public comme les groupes invités par l'un d'entre eux (en mai prochain, ce sont les Yeah Yeah Yeahs et Grizzly Bear qui régalent) se retrouvent tous en ensemble dans une sorte de camp de vacances ? On ne s'étonne pas qu'une telle idée ait pu germer dans le cerveau de Murdoch, car on l'imagine bien comme ancien boy-scout. Sinon, "If You're Feeling Sinister", c'est comme son titre l'indique... Le poison et son remède. Un classique, je vous dis.