La capitale du Mexique, réputée pour être l’une des villes d’Amérique du Sud les plus polluées du monde, a mis en place des solutions convaincantes et efficaces qui devraient montrer l’exemple !
On a tous en tête la vision d’un Mexico gangrenée par un smog indécrottable, envahie par des files de voitures crachant leur fumée noire derrière les feux rouges. Certes, cela n’est pas totalement faux. Pourtant, des améliorations récentes ont eu lieu, notamment grâce à la mise en place d’un solide réseau de transports en commun. Et il était temps ! Car Mexico ce n’est pas moins de 6 millions de voitures pour 18 millions d’habitants. De plus, chaque jour, 600 nouveaux véhicules sont mis en circulation.
Un habitant témoignait récemment dans un journal local : « Aux heures de pointe et le week-end, entre les embouteillages et les cris des vendeurs ambulants, l’air est souvent difficilement respirable. Il faut absolument que nos enfants apprennent à utiliser les transports en commun. Cela doit faire partie de leur ville. »
Une prise de conscience semble avoir eu lieu depuis 2011, année où Mexico avait reçu la pire note mondiale de l’étude menée tous les ans par IBM, « driver pain » (mesure du degré d’inconfort ressenti par le chauffeur d’un véhicule en circulation). En 2012, la qualité de l’air a été qualifiée de « bonne » par les agences de surveillance, sur 248 jours. Un record pour cette ville qui n’avait pas eu lieu depuis bien longtemps (en 1992, seules 8 « bonnes » journées avaient été comptabilisées).
Il faut souligner que la situation géographique de Mexico ne permet pas, a priori, d’arranger son cas. Prise au piège dans une vallée de haute altitude, l’air y est particulièrement stagnant du fait que le vent s’y fait rare. On aurait pu croire que son destin était scellé.
Pourtant, ainsi que le New York Times le rapporte [http://green.blogs.nytimes.com/2013/01/11/in-its-clean-air-marathon-mexsicko-city-turns-a-corner/], « Mexico s’est positionnée parmi les villes exemplaires en matière d’écologie environnementale. Ces dernières années, le gouvernement de gauche local a mis en place un système de bike-sharing (l’équivalent du vélib), ainsi que des couloirs de bus où circulent des véhicules à zéro émission de CO2. Ces solutions sont réellement efficaces. »
La ville (qui bénéficie également d’un taux de natalité moins élevé) a depuis quelques années engagé pas moins de 2 milliards de dollars pour remédier aux problèmes causés par la pollution. Un programme de collaboration avec EMBARQ [http://www.embarq.org/en/project/mexico-city-metrobus], une organisation non-gouvernementale à but non-lucratif (qui participe notamment à la dépollution des villes au Brésil, en Chine, en Inde ou en Turquie, grâce à l’installation de solutions de transports durables) a été mis en place avec succès. Un an après la mauvaise note d’IBM, voilà que Mexico vient de recevoir un prix de transport durable.
Étudions leur programme qui pourrait être un exemple pour beaucoup de pays.
En premier lieu a été installé un solide réseau en bus, « Métrobus », grâce à une subvention de la Banque Mondiale s’élevant à 49 millions de dollars. Lancé en 2005, le réseau s’est développé de plus en plus, menant ses usagers toujours plus loin. Aujourd’hui, on recense 315 000 passagers par jour.
Chaque année, Métrobus (qui exploite des véhicules hybrides et Euro V Diesel propres – 95 % d’émissions de particules en moins que les bus classiques!), réduit ses émissions d’oxyde d’azote de 2,8 tonnes, et ses émissions d’hydrocarbures de 144 tonnes par an.
Mais ce n’est pas tout ! Non seulement la ville est moins polluée, mais encore moins dangereuse. Les accidents ont réduit de 30 %, puisque 6 % des usagers quotidiens de la voiture ont dès lors décidé de ne plus prendre que le bus pour leur déplacements intra-muros.
Autre solution efficace : le service de vélos partagés, Ecocibi, dont la côte de popularité a rapidement grimpé, à tel point qu’il a fallu instauré un système de liste d’attente. La ville a également mis au point le « Hoy No Circula », qui limite le déplacement des personnes âgés grâce à un système de transports qui leur est exclusivement réservé. La ministre de l’environnement, Tanya Garcia Müller est elle-même étonnée des succès de ces initiatives : « C’est dingue ! Depuis le début du programme Ecocibi en 2010, 205 tonnes d’émissions de carbone ont été évitées. »
Autre amélioration : la mise en place d’un programme pilote, ecoParq. Ce parcmètre est conçu pour limiter le temps passé sur une place de parking, afin de permettre un meilleur turn-over des véhicules et d’éviter que les conducteurs perdent trop de temps à se garer.
Enfin, le réseau métropolitain a été agrandi.
Grâce à EMBARQ, les temps de trajets quotidiens des citadins ont été en moyenne réduits de moitié.
Cette vidéo, qui présente les programmes mis en place par EMBARQ est éloquente :
On peut donc se réjouir de cette avancée : certains pays qui semblaient ne pas pouvoir sortir de leur crise écologique sont sur une bonne lancée. Espérons que celle-ci ne soit pas un cas isolé !