Je voudrais vous présenter un témoignage concernant
l’attitude de Krishnamurti envers la dévotion ou l’adoration.
Le texte ci-dessous a été écrit par Lakshmi Prasad, journaliste indien, qui a étudié l’œuvre de K, et l’a rencontré à plusieurs reprises.
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« Je souhaitais depuis longtemps m'incliner devant Krishnaji* selon la manière indienne traditionnelle, mais je connaissais aussi sa répugnance, si ce n'est son aversion, pour cette forme de salut. Il avait un jour confié à l'un de ses proches que si quelqu'un se prosternait ainsi devant lui, il serait obligé de faire de même. Pour Krishnaji, en effet, chaque être humain participe du sacré.
Un autre jour, alors que je me tenais devant lui dans une attitude pleine de déférence, il me « réprimanda » en remarquant:
- Vous n'avez nul besoin de vous incliner devant moi. Vous pouvez le faire ailleurs, si vous y tenez, mais pas ici. Pas entre vieux amis.
Toutefois, je ne parvenais pas à me défaire de ce désir: me prosterner devant Krishnamurti au moins une fois dans ma vie. Aussi, à la fin de notre entretien, alors que nous étions tous les trois assis (l’auteur, son épouse et Krishnamurti) en tailleur sur le plancher, je sollicitai, non sans quelque hésitation, la permission de m'incliner respectueusement devant lui.
« Puisque vous y tenez tant... », répondit-il en souriant. Et, à notre grande surprise, il s'inclina devant nous jusqu'au sol. Décontenancés, nous nous levâmes et le saluâmes les mains jointes.
Krishnaji se dirigea alors vers une petite table près du mur, s'assit et nous tourna le dos. D'ordinaire, il nous accompagnait jusqu'à la porte de la chambre. Mais cette fois-ci, ma suggestion, bien stupide au demeurant, semblait l'avoir déçu. « Manifester une trop grande dévotion est une mauvaise chose », avait-il affirmé un jour. Et sans doute étions-nous tombés dans ce travers... »
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* krishnaji : Le suffixe « ji », témoigne du respect et de l’affection que l’on porte à une personne.
Référence : Krishnamurti, Ultimes paroles, entretiens avec Lakshmi Prasad, page 128 et 129. Édition Albin Michel, espaces libres.
Dans le livre d’où est tiré cet extrait, il est à noter que l’auteur parle de Krishnamurti comme « le maître », appellation reprise de très nombreuses fois au cours de ce livre. Cette dénomination est quelque peu malvenue, et assez propre à l’Inde et à l’attitude envers les gurus et les sages traditionnels du pays.
Nous encourageons le lecteur éventuel, à faire preuve de discernement, sur tous les écrits concernant Krishnamurti ; et nous attirons simplement son attention sur le fait que ce livre a d’abord été publié aux États-Unis par « The Theosophical Publishing House, USA ».
Il est utile de rappeler que Krishnamurti à pris très tôt ses distances avec la Société Théosophique, l’inverse de toute évidence ne sait pas réalisé; il faut juste voir que leurs publications diverses, ont très souvent une certaine orientation….
Étant dûment informé, à chacun naturellement, de se faire sa propre opinion.
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