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OURAGAN de Laurent Gaudé

Par Vive_les_betises
01 mars 2013

Joséphine Linc. Stealson, cent ans, se lève et comme tous les matins va prendre le bus, juste pour le plaisir d'embêter les Blancs mais elle sent qu'une tempête violente s'annonce.

Rose vient de perdre un procès pour obtenir une pension alimentaire et rentre chez elle pour retrouver son fils que sa voisine a laisser seul pour quitter la ville à l'annonce de l'approche de l'ouragan.

Keanu Burns est dans un motel depuis quatre jours où il n'arrive pas à dormir, repensant sans cesse à l'accident qui a eu lieu sur la plate-forme pétrolière où il travaillait. Tout d'un coup, un déclic se produit, il doit aller retrouver la femme qu'il a quitté six ans plus tôt malgré les conditions météorologiques et les barrages policiers.

Le révérand s'apprête à aller dans la chapelle de la prison Parish mais le comportement des prisonniers lui fait peur et peu de temps après le shérif lui demande de préparer son église pour accueillir des réfugiés de la tempête.

Lorsque la tempête éclate les prisonniers se retrouveront seuls et lorsque l'eau monte et qu'une coupure d'électricité permet à un groupe d'entre eux de s'évader, Buckeley va suivre ce petit groupe.

Mon avis : Cette fois c'est Kathrina, l'ouragan qui dévasta La Nouvelle-Orléans et une bonne partie de la Louisianne qui a inspiré l'auteur. L'effet dévastateur de ce phénomène est plutôt bien décrit mais il s'est surtout attaché à montrer le comportement, les peurs des hommes face au danger.

Je dois avouer que le personnage du révérand m'a mis très mal à l'aise car il plonge dans une sorte de fanatisme tout aussi effrayant que l'ouragan lui-même, peut-être même plus.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Joséphine avec son courage, son inflexibilité et sa façon de nous montrer qu'il y a toujours des inégalités très profondes entre Noirs et Blancs même encore aujourd'hui.

J'ai trouvé le personnage de Rose très triste et aussi celui de Keanu parce que ceux-ci ont vécu des choses violentes et perturbantes.

Enfin le groupe de prisonniers est aussi relativement effrayant car si certains songent à s'évader pour de bon, d'autres ne pensent qu'au pillage.

J'ai bien aimé la réflexion sur le fait que l'homme est plus petit que la nature et que son comportement d'exploiteur se paye un jour ou l'autre, une réflexion assez écologique.

A un moment ou à un autre, Laurent Gaudé fait se rencontrer les personnages et c'est Rose qui aura ce rôle, la mettant peut-être un peu plus en avant.

Ce qui m'a peut-être un peu perturbé c'est qu'il y a assez peu de repères temporels et je ne sais pas trop combien de temps dure l'histoire. Peut-être quatre ou cinq jours ou une semaine ? En tout cas quand je la lisais je ne pouvais m'empêcher de penser à une phrase " Les secours ont mis quatre jours pour rejoindre La Nouvelle-Orléans " ( c'est dans Die Hard 4, une phrase que prononce le hacker pour dire qu'il est facile, quand il n'y a plus d'électricité, de provoquer le chaos...) car effectivement on a l'impression que ces gens ont dû vivre un enfer sanitaire et social et j'ai trouvé que les notions de solidarité ou d'entraide ne sont pas si présentes que ça.

C'est tout de même un très bon roman qui se lit avec une appréhension certaine : impossible de ne pas poursuivre pour savoir ce qui attend les personnages à la page suivante... et Laurent Gaudé sait ménager le suspens en accordant à chaque groupe des passages assez court et en passant au suivant. Le lecteur acquiert un peu d'informations mais doit attendre le prochain passage pour construire l'intrigue;-)

, phénomène météorologique pour la ligne adulte


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