Mes lundis soirs sont mornes depuis que le dernier épisode de la saison a été diffusé… Je parle de la série Castle, ma seule motivation à lire ce roman. Cette série met en scène un écrivain de polar à succès, Richard Castle, amené au détour d’une drôle d’affaire à prendre contact avec la police de New York et plus précisément avec le lieutenant Kate Beckett. L’expérience lui plaît et l’inspire! Il fait alors jouer ses relations avec le maire de New York (on est une star ou on l’est pas) pour obtenir le droit de la suivre sur ses enquêtes afin de trouver l’inspiration de ses futurs romans. Et bien évidemment, ce virtuose quand il s’agit d’élaborer des scénario de meurtres parfaits met son grain de sel dans toutes les enquêtes d’une Kate dont les nerfs sont mis à rude épreuve devant ce grand gamin qui vit les enquêtes criminelles comme un immense terrain de jeu.
De cette expérience, Castle tire une nouvelle série de roman, et surtout une nouvelle héroïne, Nikki Heat, largement inspirée de sa collaboratrice, qui fait un malheur chez les lecteurs, au grand dam de Beckett qui se lamente que ce personnage ait des moeurs bien légères. Du coup, tous les téléspectateurs se demandent ce qui se passe dans ce livre pour énerver autant notre flic… D’où cette merveilleuse idée de produit dérivé: les romans de Richard Castle eux-mêmes, plus vrais que nature! Même la 4ème de couverture est criante de vérité, petite biographie de l’auteur et citations des confrères à l’appui:
Et histoire probablement de faire un peu de promo auprès des fans, le roman culte fait quelques apparitions remarquées dans la série:
Mais un excellent produit dérivé fait-il un bon roman? Parce que je l’affirme: c’est un excellent produit dérivé, l’objet est ultra-convaincant et on a réellement l’impression d’être plongé dans la série. Et lorsqu’on lit ce roman, on a le sourire aux lèvres tant on reconnaît l’esprit de Richard Castle: des course-poursuites, des jeux de mots foireux, des fans hystériques, pour un journaliste qui affiche aussi bien ses deux ou trois Pulitzer que ses relations people, des fusillades, une action qui ne laisse pas une seconde de répit et surtout, une héroïne carrément “hot” qui ne se contente pas de la scène de sexe qui a tant fait parler les téléspectateurs: cocktails sexy (où elle est prête à lécher les doigts de monsieur), reluquée par ses collègues, t-shirt mouillé, le summum restant la bagarre entièrement nue avec un caïd russe qu’elle terrasse à coup de fer à repasser brûlant (parce que oui, le soir, plutôt que de regarder la télé, Nikki Heat repasse ses chemisiers entièrement nue, et ouais). En ayant à l’esprit la série télé, le second degré est inévitable et on se régale.
Côté qualité littéraire, n’attendez cependant pas un chef-d’oeuvre du thriller: en plus des coquilles et des maladresses d’expression qui gêne parfois l’enchaînement des répliques dans les dialogues, l’intrigue n’a rien de spécialement original, les personnages sont vite caricaturaux et les ingrédients assez attendus. Comme les épisodes des séries télévisées: on tourne autour des quatre ou cinq proches de la victime, on sait que tous sont suspects à juste titre, et que le tueur sera l’un d’eau. Simple et efficace, cette recette permet au roman de remplir ses promesses: on ne s’ennuie pas, on s’amuse, on ne se prend pas la tête, un roman à lire dans son bain ou sur la plage.
La note de Mélu:
Un pari réussi! J’ai déjà emprunté à la bibliothèque un autre tome des aventures de Nikki Heat pour voir si la recette s’améliore.
Titre original: Heat Wave (traduit de l’anglais)
Un mot sur l’auteur: j’ai bien regardé, le nom de véritable auteur de ce livre n’est pas indiqué (d’où la qualité du produit dérivé). Vous vous contenterez donc de Richard Castle, personnage de série télévisée qui vit à Manhattan avec sa mère et sa fille.
catégorie “phénomène météo”