Le radar mobile embarqué, nouvelle arme de la police
Par Angélique Négroni Mis à jour le 28/02/2013 à 20:03 | publié le 28/02/2013 à 06:39 Réactions (552)
Un discret boîtier noir, qui n'est autre que la caméra, est installé sur le tableau de bord.
VIDÉO - Embarqué à bord de voitures banalisées, ce nouveau dispositif, peu visible, flashe en roulant. Il entrera en service le 15 mars.
Autoroute A 10, au niveau des Ulis, en région parisienne: en ce mercredi matin, la vitesse y est limitée à 90 km/h en raison de travaux. Mais, comme tant d'autres, deux automobilistes décident de prendre un risque calculé. En l'absence de radars fixes sur ce tronçon qu'ils parcourent sans doute régulièrement, ils foncent. Erreur! Car le radar est bel et bien là, mais cette fois embarqué dans un véhicule banalisé de police, en l'occurrence une Renault Mégane qui roule dans le flot de circulation. Tel est le nouvel appareil des forces de l'ordre, baptisé ETM (équipement de terrain mobile), et qui entrera en service le 15 mars prochain. Une véritable prouesse technologique présentée comme une première mondiale et qui offre un atout indéniable: celui d'être quasiment invisible.Sur le devant du véhicule, près du pare-chocs, une drôle de plaquette noire qui émet un flash invisible. Quant à la plaque d'immatriculation de devant, elle cache l'antenne radar. Crédits photo : Albert Facelly pour Le Figaro/Albert Facelly pour Le Figaro
Vu de dehors, l'usager de la route n'a en effet aucun moyen de déceler qu'il va doubler ce véhicule bourré de matériel sophistiqué niché dans le coffre. Quand il peut s'en rendre compte, il est trop tard… Car l'uniforme est là! Dans l'habitable, les policiers ou gendarmes, travaillant en binôme, sont en effet obligatoirement en tenue. Autre indice, mais également peu perceptible: un discret boîtier noir, qui n'est autre que la caméra, est installé sur le tableau de bord. Sur le devant du véhicule, près du pare-chocs, il y a aussi une drôle de plaquette noire qui pourrait mettre en alerte les automobilistes et qui émet un flash invisible. Quant à la plaque d'immatriculation de devant, et qui se retire, elle cache l'antenne radar.
Outil imparable
En ce mercredi matin, et pour la présentation de ce dispositif, c'est Aurélien Wattez, responsable du contrôle automatisé qui fait office de coéquipier. Il a avec lui la tablette que devront posséder les forces de l'ordre afin de paramétrer le radar à la vitesse indiquée. L'écran fait ainsi apparaître une série de logos à sélectionner selon les limitations. Le véhicule roule à droite, car la caméra, orientée en conséquence, balaie nécessairement toutes les voies de gauche. «Elle peut prendre jusqu'à trois voies», précise le responsable tandis que le conducteur de la Mégane poursuit sa course sur la N 118. Et c'est une Mercedes qui, cette fois, est flashée, faisant apparaître aussitôt son cliché sur l'écran de la tablette. Une fois, la mission achevée, et par un simple branchement sur ordinateur, le contenu de la tablette sera transmis au centre de verbalisation automatisé de Rennes. Dans les deux à trois jours, le contrevenant recevra son procès-verbal avec la mention exacte du lieu où il a été flashé: l'axe, le sens, la commune et l'heure y seront inscrits.
Cet outil imparable pour faire respecter les vitesses a toutefois une force de frappe maîtrisée. Pour des raisons liées à la complexité de ces modèles et pour ne pas piéger les auteurs de petits excès de vitesse, les marges techniques sont plus importantes. Pour une conduite à moins de 100 km/h, une marge technique de 10 km/h est ainsi retranchée de la vitesse mesurée. Concrètement, pour 71 km/h sur une route à 50 km/h, 61 km/h sera retenu. Par ailleurs, pour une conduite à plus de 100 km/h, une marge technique de 10 %, cette fois, est retirée. Ainsi, pour un 152 km/h sur un axe limité à 130 km/h, 136 km/h sera retenu.
Ces automobilistes flashés, ce mercredi matin, ne seront évidemment pas verbalisés. Mais, dans quinze jours, le couperet tombera dans les premiers départements équipés. Sont dotés d'ETM Paris, la Somme, l'Oise, le Loiret, l'Ille-et-Vilaine, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Garonne, le Rhône, le Nord, la Moselle, la Loire-Atlantique, la Gironde, le Calvados, les Pyrénées-Orientales, le Vaucluse, le Loir-et-Cher, les Alpes-Maritimes et l'Essonne. Au total et dans un premier temps, 20 appareils vont être déployés, dix en zone gendarmerie et dix en zone police. Selon le calendrier fixé, 100 appareils seront mis en place chaque année durant trois ans, soit un total de 300 radars nouvelle génération mis en place sur tout le territoire d'ici à 2015. Dans un premier temps, seules des Renault équipées par la société française Fareco, et pour un coût total de 70.000 euros (achat du véhicule compris), ont rejoint les unités des forces de l'ordre. «Mais, par la suite, nous passerons à d'autres modèles», assure Aurélien Wattez. Il ne faudrait pas que les automobilistes se mettent à freiner à la seule vue d'une Mégane…
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Source Lefigaro.fr