(Sabot-de-Vénus - Cypripedium calceolus, réserve naturelle de Chartreuse, Isère, le 30 mai 07)
Les oiseaux chantent, les feuilles bruissent au vent, les cailloux se fracassent, le renard glapit. Mais les fleurs? Les fleurs ne se font pas entendre. Elles n'ont pas de cri, ni ne chuchotent. Alors l'homme leur a inventé un langage. En les nommant, il a fait aussi parler des légendes. Des Sabots-de-Vénus, mais pourquoi donc? On nous aurait menti, Vénus avait des pattes de jument? A moins que cette divine beauté ne fût paysanne. Ou hollandaise? Reine des galoches? Les questions couraient hier, sur les pentes monacales de la Chartreuse, et les fleurs jouaient encore de leurs secrets...
[Chefs-d'oeuvre de nos montagnes, les Sabots-de-Vénus sont des Orchidées spécialement protégées par la loi. Nous n'avions pas fait vingt mètres dans le bois et déjà deux gardes-forestiers nous avaient à l'oeil. Que flairaient-ils sous le sabot d'un cheval? Un sabotage?]