Hessel et notre indignation

Publié le 28 février 2013 par Fabianus

Stéphane Hessel vient de nous quitter à l’âge de 93 ans ! Les hommages se multiplient et je ne serai pas en reste. L’homme aura marqué son époque par son extraordinaire force de caractère. Il est l’auteur de petit livre « Indignez-vous ! », pas vraiment un chef d’œuvre mais qui, du haut de ses 30 pages, aura impulsé à la jeunesse le goût de ne plus se laisser manœuvrer par les politiques trop souvent liés aux dogmes libéraux.
  Partout en Europe (surtout en Espagne) le mouvement des indignés s’est levé comme un seul homme pour montrer que la vie sur Terre ne se limitait pas à l’accumulation des richesses, à l’exploitation des pays sous-développés ou à la marchandisation de l’être humain !
Bien sûr les consciences n’étaient pas anesthésiées mais elles ont bénéficié d’un sérieux coup de booster avec l’édition de ce petit ouvrage écrit par cet ancien résistant, victime de la torture nazie, échappé de Dachau et qui, toute sa vie, s’est battu pour les droits de l’homme.
Hesselnous quitte en laissons ce message : Indignez-vous !
Puissions-nous prolonger cette invitation en passant le stade de la simple indignation afin de proposer, partout sur la planète, des modes de gouvernance mondiale qui puissent remettre l’Homme au cœur de l’espérance, dans le respect d’autrui et celui de la nature.     Un si petit livret pour tant de synergie Dans le sillage ardent des verves populaires Quelques pages épluchées dans le crépusculaire Ontouvert une brèche où s’engouffre l’envie. Un si petit livret pour tant de manifestes La conscience en envol vers l’éclat dudemain Un vieil homme sourit à ces ailes d’humains Riant d’apesanteur dans la grâce du geste. Un si petit livret pour tant d’ébullition Dans le geyser urbain qui bouillonne d’espoir Nourride sources claires en d’innovants couloirs Hermétiques aux flux de marchandisation. Un frisson littéraire, une graine d’écrit Que le vent révolté au-delà des frontières A porté sans efforts de sa flamme altière Au plein cœur de l’audace en élans insoumis. Un vertige éthéré, une sourde émotion Puis le bourdonnement d’une ruche féconde A engluer de miel tous les fléaux du monde A butiner la fleur de la révolution. Un si petit livret pour tant d’indignation Frêle détonateur d’une bombe frondeuse Résistance dardée de vindictes fiévreuses Contre l’immense boue de la spéculation.
Un si petit livret enfonçant ses racines Dans la mémoire de sang de l’ancien torturé L’échappé de l’enfer, tout encore étonné D’avoir vécu si loin dans les eaux assassines. Un si petit livret en trésor d’héritage D’une force habitée par le goût d’équité Par l’espoir souverain en notre humanité D’éradiquer un jour l’endémie des outrages. Un frisson littéraire, une brise d’écrit Juste un parfum discret au jardin des consciences Il n’en fallait pas plus pour combler l’existence D’un présent séquestré, sous le joug des profits. Un vertige nouveau, de grands yeux décillés Tournés vers l’horizon d’un Monde à définir Le fantôme d’Hessel et l’envie de grandir En marchant dans ses pas empreints de liberté.