L'Orient méditerranéen dans la poésie de Nadine Ltaif

Par Ishtar @nadjaproduction


Antoine Sassine
Mont Royal Collage, Calgary, Canada
Abstract: The imaginary world of Lebanese Canadian exiled poet Nadine Ltaif is rooted in the context of middle-eastern geography and mythology. Any attempt at understanding her poetic experience must be anchored in Mediterranean symbolism. This article explores the theme of exile in the poetry of this poet and identifies four essential mythological figures: Ishtar, Phoenix, Agar and Hecate. Ltaif invokes these symbols and reconstruct their metaphoric meanings in order to seek a metaphysical remedy for her anguish. The analysis of these Mediterranean symbols reveals a metaphysical process or a quest which begins with the exploration of the anguish of uprootedness and exile, reaches an emotional catharsis that desperately searches for a emotional refuge and finally leads to the emergence of a feeling of liberation and plenitude.

Il y a dans la poésie de Nadine Ltaif à la fois une inquiétante douceur et une lumineuse clarté. Pour mieux pénétrer dans l’intimité de son univers poétique, il est important de souligner l’aspect hautement autobiographique qui l’imprègne et les métamorphoses intérieures vécues ou subies par le moi grâce à l’apport bénéfique de certains mythes fondateurs.Une lecture attentive révèle que sa poésie s’ouvre souvent sur l’angoisse de l’exil mais aboutit toujours à un sentiment de bien-être fondamental. On ne tarde pas à s’apercevoir que Ltaif, rebelle plutôt que résignée, attentive aux impulsions les plus secrètes de son moi intime, possède cette force de transformer la douleur en énergie créatrice qui, grâce à l’évocation des mythes connus en Orient méditerranéen, transfigure et dynamise son existence d’un nouvel enracinement régénérateur.En parcourant les quatre premiers recueils poétiques qu’elle a publiés, on trouve un extrait significatif qui révèle et résume parfaitement le cheminement et l’aboutissement de son parcours poétique :Mon imagination séduite, infidèle, et ma soif de mémoires anciennes jamais répue, toujours débordante comme un fleuve. La rivière du rêve m’entraîne. Le berceau des mythes m’ouvre le Livre d’infini de l’écriture qui console. Une solitude que tu savoures enfin ! (EF, 30).

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