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Oscar Pistorius: amputé à 11 mois, athlète olympique à 25 ans, accusé de meurtre à 26
Publié le 14 février 2013 par RawajeLe Sud-Africain est soupçonné d’avoir tué sa compagne…
Pour un athlète qui n’a jamais rapporté de médaille olympique chez les valides, c’est une superstar. A 26 ans, le Sud-Africain Oscar Pistorius restera comme le premier amputé à disputer des championnats du monde et des Jeux olympiques avec les athlètes qui ne souffrent pas de handicap. A Londres, l’été dernier, il n’a pas fait mieux qu’une demi-finale de 400m, mais le défi était ailleurs: prouver qu’il avait sa place à côté des stars malgré une amputation des tibias quand il avait 11 mois.
Au moment des faits, sa mère lui écrit une lettre qu’il lira une fois adulte. Une lettre qu’il citait souvent. «Le vrai perdant n’est jamais celui qui franchit la ligne en dernier. Le vrai perdant est la personne qui s’assoit sur le côté. La personne qui n’essaie même pas de faire la compétition». C’est sans doute ce qui lui a inspiré autant de détermination à imposer sa présence avec les sportifs valides.
«Je ne veux pas avoir l’impression de faire un sport - non pas à cause de mon talent et de mon travail - mais à cause d’un équipement»
Car si «Blade Runner» (le coureur aux lames) a dû beaucoup s’entraîner, il s’est surtout battu avec les instances internationales pendant de longues années. Lorsqu’il demande pour la première fois à se mesurer aux valides, la fédération international dégaine un rapport qui prouve que ses prothèses en carbone à 20 000 euros lui confèrent un avantage sur ses concurrents. Rapport que Pistorius fait contredire en nommant ses propres experts. En mai 2008, le Tribunal arbitral du sport l’autorise à participer aux JO 2008, à Pékin. Problème: cette année-là, il ne réussit pas les minima, et doit renoncer. C’est donc aux Jeux paralympiques que se remplit son palmarès: à Athènes, Pékin et Londres, il récolte six médailles d’or.
Mais c’est bien l’été 2012 qui le fait définitivement passer dans la catégorie des stars. En revenant de Grande-Bretagne, il devient un héros. Il est à la Une de GQ, du New-York Times Magazine... Il est aussi invité dans les émissions de Jay Leno et de Larry King. Il y rabâche son credo: «Je ne veux pas avoir l’impression de faire un sport - non pas à cause de mon talent et de mon travail - mais à cause d’un équipement». Mais le meurtre présumé de Reeva Steenkamp, qui partageait sa vie, le fait brusquement redescendre de son piédestal, où sa volonté hors-norme plus que ses jambes en carbone l’avait hissé.Antoine Maes