Hier, je suis retournée au salon social dont je vous ai parlé, il y a quelques semaines. Cette fois ci, je devais assister à un atelier pour la coiffure des cheveux dits naturels, mais finalement il y a eu un contretemps.
Alors bon, j’ai du me résigner à avoir une manucure et une session de maquillage discret pour la journée.
C’était royal, j’avais jamais fait la manucure, bah j’ai vraiment kiffé. Bon et donc, j’en ai profité pour discuter une nouvelle fois avec les autres clientes.
Au départ on discutait people, émissions TV, chanteuses pop (ouais ce sont des domaines que je connais ÉNORMÉMENT un peu et dont j’ai eu plaisir à piapiater). Puis, nous avons parlé piercing, tatouage et le fait de se faire percer les oreilles sans que cela fasse mal.
Un peu plus tard, la discussion a dérivé sur le travail, le chômage, les difficultés que l’on pouvait avoir dans un boulot. Nous avons fini par échanger sur nos différentes expériences pros. De fil en aiguille, je me suis sentie suffisamment à l’aise pour parler de mon expérience liée au harcèlement moral . J’évoquais les collègues, celles qui étaient restées proches de moi jusqu’au bout, celles qui semblaient ne pas se positionner et les autres, celles dont j’avais eu la sensation qu’elles m’avaient quelque peu lâchées quand les choses se sont mises à aller vraiment mal pour moi en entreprise. J’avais la sensation d’en parler de manière plus ou moins neutre, quand tout à coup l’une des jeunes femmes me fit remarquer qu’elle sentait une certaine rancune dans mes propos.
Surprise, je lui demandais ce qui lui avait fait sentir cela et elle me dit que c’était juste un ressenti, qu’elle ne pouvait pas vraiment l’expliquer.
Elle n’avait pas totalement tort. C’est vrai que de cette expérience, j’ai gardé une irritation, une tristesse liées au comportement de certaines personnes. J’ai senti un rejet voire une incompréhension totale de ma situation, j’ai essayé de comprendre ce qui avait pu motiver les réactions des unes et des autres et c’est vrai que j’aurais préféré davantage de bienveillance. Malgré le fait que ça se passe très bien dans mon boulot actuel, je reste encore marquée par cette précédente expérience et je n’ai pas encore tout digéré.
Pourtant avant c’était pire. Quelqu’un qui me faisait du mal et hop je me mettais en mode rancune tenace. Enfin, je ne le faisais pas consciemment hein, c’est juste que je sentais que j’étais énervée longtemps après et j’avais de sombres envies de vengeance. Je me disais que je ferais ceci ou cela. J’ai eu l’occasion de me venger, mais bizarrement la colère ne s’atténuait pas, au contraire.
Je ne voulais pas lâcher prise de ma colère, j’avais l’impression que c’était comme une sorte de capitulation et que cela signifiait « oublier », pardonner (cela m’était tout bonnement impossible). Et puis il y a quelques années, j’ai senti que cette rancune n’était (presque) plus. Je me souviens avoir eu l’image d’un nuage sombre qui se délitait remplacé par un nuage tout blanc bougeant doucement. Je ne crois pas avoir pardonné aux autres, c’est plutôt à moi-même que j’ai « pardonné ». J’ai arrêté de m’en vouloir de ne pas avoir agi comme je l’aurais voulu et maintenant je m’exprime davantage surtout pour une situation qui ne me plaît pas. Ça change tout, parce que rien que ça, cela me libère d’un poids et d’une émotion toxique dont je ne veux plus.