marcher sous les frondaisons
dans les rues par la brise et la chaleur
nulle part je n’entrevois d’oiseaux dans les arbres
ils ne sont pas venus ou sont partis
tout comme je trouve par moments
qu’il en va
de ma propre situation
peu de choses me sont réalité
je ne vois pas que les gens me voient
et pourtant moi je me vois nettement
m’arrêtant un instant
et me regardant directement
regardant la maison
où j’ai dormi dans le lit
ou même sur la moquette jaune
peu de choses me sont réalité
je me trouve là
le chant d’oiseaux non venus dans les oreilles ;
me regarde moi-même regardant la maison
j’ai le vague sentiment de me rappeler confusément
une fille dans le crépuscule dans cette maison
ses cheveux son dos et ses épaules
Je n’en jurerais pas pourtant
cependant je sais qu’elle est partie
ou peut-être non venue je ne sais pas
***
Sigurður Pálsson (né en 1948) – Poèmes/Sel (Ljóð vega salt, 1975) – Traduit de l’islandais par Régis Boyer