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[Critique] DU PLOMB DANS LA TÊTE

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] DU PLOMB DANS LA TÊTE

Titre original : Bullet to the Head

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Walter Hill
Distribution : Sylvester Stallone, Sung Kang, Jason Momoa, Sarah Shahi, Jon Seda, Holt McCallany, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Christian Slater, Weronika Rosati…
Genre : Thriller/Action/Adaptation
Date de sortie : 27 février 2013

Le Pitch :
Jimmy Bonomo, un tueur à gages dur à cuire, en quête de vengeance après le meurtre de son partenaire, se voit contraint de faire équipe avec Taylor Kwan, un policier enquêtant lui aussi, sur la mort de son ancien coéquipier. Une alliance contre nature, entre un tueur et un flic, réunis par un coup du sort, et tous les deux visés par une machination où se mêlent violence et corruption…

La Critique :
Alors qu’ils auraient pu bosser ensemble dès 1977, à l’occasion de The Driver, puis en 1982, pour 48 Heures, Walter Hill, réalisateur emblématique du cinéma d’action burné de l’âge d’or du genre, et Sylvester Stallone, icône de la discipline et figure incontournable de l’époque, se retrouvent seulement maintenant. Pour Du Plomb dans la tête donc, une adaptation du roman graphique de Matz (alias Alexis Nolent) et Wilson, qui renoue avec l’imagerie et l’ambiance propre à un certain cinéma, dont Sly et Walter Hill sont tout deux parmi les principaux représentants.
Une aubaine pour le réalisateur des Guerriers de la nuit ou encore de Double Détente, qui n’avait rien livré depuis une bonne dizaine d’années et son Un Seul deviendra invincible. Walter Hill qui n’était d’ailleurs pas prévu à l’origine, aux commandes d’un film promis à Wayne Kramer.

Une association qui sentait bon sur le papier. Car on a affaire ici à deux gars qui connaissent leur job sur le bout des doigts et qui, ô bonheur, ont l’heureuse tendance à ne jamais péter plus haut que leur cul. Dans cette logique, Du Plomb dans la tête répond parfaitement aux attentes suscitées par son pitch et par sa bande-annonce. Ni plus ni moins. Une qualité donc, car le film ne sombre jamais dans la surenchère facile propre aux films d’action plus modernes, qui s’avère néanmoins à double tranchant si on considère le caractère très balisé de l’entreprise. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que le long-métrage n’offre rien de spécialement nouveau. Ni pour Stallone, qui campe un tueur brutal avec du cœur, ou pour Walter Hill, qui revient au buddy movie, à ses codes et à ses vannes. Une bonne grosse bouffée de nostalgie jubilatoire risque bien de toucher les aficionados de ce genre de trips, toujours très agréables, surtout si on a bâti sa cinéphilie sur des Tango & Cash, 48 Heures et autres Cobra. Bouffée accompagnée du sentiment que non, Hill et Sly ne se sont pas particulièrement défoncés pour donner corps à une histoire elle aussi pour le moins classique et téléphonée, mais bien heureusement baignée dans un second degré qui file la banane.

Du Plomb dans la tête est donc bel et bien à double tranchant. Il s’avère souvent jouissif, mais ne dépasse que rarement son statut quasiment pré-établi de Madeleine de Proust. Dans les punchlines, cinglantes et souvent drôles, entre le vieux vétéran un peu blasé et son co-équipier porté sur le respect de la loi, dans l’action, badass, âpre et réaliste (toute mesure mise à part), ou encore dans sa bande-originale, très blues rock, totalement raccord avec l’époque que le film évoque et la localisation de l’intrigue (La Nouvelle-Orléans). On devine dès le début comment les choses vont se finir, on sait où met les pieds et c’est aussi ça qui est bon. Stallone et Hill savent à qui ils s’adressent et on les en remercie. Quitte à tourner le dos à un carton au box-office de toute façon exclu. Contrairement à Expendables, Du Plomb dans la tête joue sur la modestie. Ce qui ne l’empêche pas d’être brutalement efficace. Stallone s’amuse, en fait un peu des caisses, entre ironie et clins d’œil aux personnages les plus primaires de sa filmographie, Sung Kang ne se laisse pas écraser par le mythe, Sarah Shahi (de la série Facing Kate) est discrète mais remplit son rôle d’atout charme inévitable avec conviction, et Jason Momao rattrape l’affront Conan grâce à une bestialité qui lui sied particulièrement bien (le duel final tient en cela toutes ses promesses).
Plaisir d’initiés qui flattera certainement aussi les fans plus jeunes de Sly, Du Plomb dans la tête nous ramène à une certaine époque où l’action pure et dure, squattait les sommets du box-office. Réalisé par un connaisseur encore tout à fait capable d’envoyer du lourd (quitte à manquer de lisibilité parfois) et porté par un acteur incroyablement en forme (on le dit souvent mais c’est toujours aussi impressionnant), Du Plomb dans la tête se permet même d’offrir un rôle sur mesure à cette vieille carne de Christian Slater. Icône des années 90 et désormais gentiment has been, Slater campe ici un mec plein au as, porté sur la dope et les parties fines et du même coup confirme le côté très « machine à remonter le temps » du long-métrage. Pas de quoi faire la fine bouche.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Metropolitan FilmExport


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