Ce qui ne le dispense pas d’une forme d’empathie pour ces adultes blessés dans leur narcissisme par le "défaut de l’enfant merveilleux qu’ils n’ont pas eu" et qui se réfugient dans l’espoir d’une logique adaptative, d’un "formatage" psychologique rendant l’enfant "visible" et "qu’on peut mener partout". Après avoir évoqué l’expérience clinique du thérapeute politiquement engagé Fernand Deligny, ouvrant à ces enfants "un accès au monde hors du monde", expérience fondée sur "l’observation non intervenante", Henri Rey-Flaud s’inspire de cette démarche tout en reconnaissant les nécessaires distances à prendre avec ce modèle, ne serait-ce qu’en rappelant, à propos de cette "observation non intervenante" le fait que la psychanalyse a montré des formes de transfert dans tout rapport psychique, y compris dans certains cas d’autisme.
L’auteur s’efforce de réinventer, non sans référence à la psychothérapie institutionnelle, "une clinique du regard qui remplacerait celle de l’écoute, fondatrice de la psychanalyse". Un "côte à côte" en lieu et place d’un "face à face" ou d’un setting "devant-derrière" laissant "venir l’autiste" non au clinicien "mais à lui-même". Et à son désir. Au point de substituer, à l’enfant "gérable" pour la mère selon le comportementaliste, l’enfant "rêvable" de la psychanalyse. Une nouvelle psychanalyse de l’autisme est proposée par Henri Rey-Flaud dans "Sortir de l’autisme...