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RAviolis en boîte

Publié le 27 février 2013 par Orlandoderudder
27 février 2013

Bien évidemment, la tromperie sur la marchandise doit être condamnée. Et l'on doit savoir ce qu'on mange. Surtout en cette période un peu perverse de trouille envers la nourriture, de célébration du "pur", de l'obsession obsidionale anti-industrie alors que jamais nous n'avons eu, dans l'histoire, une nourriture courante aussi saine qu'aujourd"hui! Jamais!


  • Mais le rejet de la "malbouffe" est si délicieux pour les prétentiards! La "bouffe des autres" est "dégueulasse", surtout quand on est féru, passionné d'affirmation de soi et de discrimination sociale! Car le discours alimentaire est avant tout un discours de caste ou de classe, stigmatisant ls "ploucs" et les "beaufs" qui ne mangent pas "comme il faut" chez les "gens bien"! Ecoutez bien ces discours: c'est éclatant. Le puriste gastronomoïde dit en fait "moi, je suis un être supérieur et distingué" ce qui lui permet de mépriser le vulgaire qui mange n'importe quoi. Ce qui rejoint la discrimination religieuse, laquelle vomit les "infidèles" qui mangent des aliments "impurs".
    Bref, tout ce fatras pervers qui nous rend dociles, conformistes, esclaves puisque cela mène à ne consommer que les aliments acceptés par notre caste, classe, groupe social, est salement attaqué par le tabou du cheval! L'horreur absolue! Et moi je me marre. Comme je me suis marré devant le rejet du hallal masuant un racisme parfois honteux: quelle rigolade!
    Aussi suis-je heureux ce soir. Je mange rarement des raviolis en boîte. Mais quand mon fils était là, il aimait ça et voici qu'il en reste une boîte. voici qui va me rappeler ma jeunesse, la cantine, tout ça... Car je m'en vais les déguster avec du vague emmenthal de bas étage sous plastique dûment râpé (le fromage, pas le plastique). Ces raviolis contiennent à coup sûr du fromage et ça me ravit. Car j'ai dépassé, il y a belle lurette le stade de la distinction alimentaire et vaincu mes dégoûts infantiles.;Fils d'un chroniqueur gastronomique, j'ai su, très jeune que tant et tant de manières, de rejets étaient bidons, ne concernant pas les éventuelles qualités gustatives de tel ou tel produit, mais leur fonction de représentation sociale, de distinction, d'ostracisme et de sentiment de supériorité... C'est donc avec plaisir que je vais savourer ces modestes raviolis de "plouc" avec du cheval! En me sentant infiniment supérieurs aux obsédés de la "malbouffe", aux gastronomoïdes méprisant d, aux prétentiards hyperbourge (de naissance ou d'esprit) du "bio" et autres personnes incapables d'aimer ce qu'ils aiment sans s'en séparer par la barrière du "bon goût" bourgeois, du tabou, de la religion, du dégoût (toujours construit, le saviez-vous?)ou de la basse connerie. Ceci en les toisant de mon infinie supériorité d'homme libre, debout sous le ciel que j'injurie en rigolant, contemplant ces misérables orgueilleux fiers de leurs limites gustatives avec cet ineffable et léger frémissement palpébral de l'esthète distingué regardant de très haut la tourbe infâme, mais si rigolote de cette population vaniteuse. ceci avec une condescendance bienveillante jointe à un sourire de bon ton, altier mais sans façon! Ah! les cons!

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