Anomalies morphologiques (en haut) et fonctionnelles (en bas) mises en évidence dans un groupe de 6 patients atteints de SLA, en comparaison à un groupe de sujets sains.
Source iconographique et légendaire: http://www.u1077.caen.inserm.fr/vieillissement-et-demences/cognition-et-imagerie-anatomique-et-fonctionnelle-dans-la-sclerose-laterale-amyotrophique/
Le lithium possède un effet neuroprotecteur, au vu d’observations effectuées sur des modèles cellulaires et sur des modèles animaux de sclérose latérale amyotrophique (SLA) ; de fait, une petite étude pilote menée chez des patients atteints de SLA a montré un effet significatif du lithium sur la survie. Notre but était d’établir si le lithium améliore la survie chez les patients atteints de SLA.
L’essai carbonate de lithium dans la sclérose latérale amyotrophique (LiCALS) est un essai randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, d’administration quotidienne de lithium effectuée chez des patients atteints de SLA sur une période de 18 mois. Les patients âgés d’au moins 18 ans, présentant une SLA selon les critères révisés d’El Escorial, dont la maladie était à l’état patent depuis au moins 6 mois et au plus 36 mois et recevant de la riluzole, ont été recrutés dans 10 centres situés au Royaume – Uni. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir soit le lithium, soit le placebo. La randomisation, effectuée par blocs de taille variable à l’aide d’un système en ligne prenant chaque patient individuellement en compte, a été stratifiée par centre et par site d’apparition de la maladie (au niveau des membres, ou au niveau bulbaire). Ni les patients, ni le personnel de l’étude n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal mesuré était le taux de survie à 18 mois, analysé sur population en intention de traiter. (…).
Entre le 26 mai 2009 et le 10 novembre 2011, 243 patients ont été dépistés ; 214 d’entre eux ont été répartis au hasard pour recevoir soit le lithium (107 patients), soit le placebo (107 patients). Deux patients sont sortis de l’essai, et un patient est décédé avant que la concentration cible en lithium ait pu être atteinte. 63 (59%) des 107 patients du groupe placebo et 54 (50%) des 107 patients du groupe lithium étaient vivants à 18 mois. La fonction de survie n’a pas différé de manière significative entre les groupes (test logarithmique par rangs de Mantel-Cox χ2 à 1 degré de liberté = 1,64 ; p=0,20). Après ajustement par centre étude et site d’apparition de la maladie à l’aide d’une régression logistique, les chances de survie à 18 mois (lithium versus placebo) étaient de 0,71 (Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,40-1,24). 56 patients du groupe placebo et 61 patients du groupe lithium ont montré au mois un évènement indésirable grave.
Nous n’avons pas dégagé d’évidences de bénéfice du lithium sur la survie des patients atteints de SLA ; nous n’avons toutefois pas eu de problèmes de sécurité d’essai à déplorer, aspects qui avaient déjà été identifiés dans de précédentes études aux designs moins conventionnels. Ce résultat met l’accent sur l’importance de la poursuite d’essais adéquats, pourvus d’une puissance statistique suffisante, aux critères de mesure clairs lorsqu’il s’agit de tester de nouveaux traitements. UKMND-LiCALS Study Group, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 27 February 2013
Financement: The Motor Neurone Disease Association of Great Britain and Northern Ireland
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ