Depuis le 7 février 2013 et la découverte de viande de cheval dans des lasagnes Findus, on peut assister à des réactions diverses et variées. Certains dénoncent un mensonge qui les a rendus hippophages, à l'insu de leur plein gré*. D'autres, comme Jean-Pierre Coffe invité sur un plateau de télé, vantent les propriétés nutritionnelles et gustatives de cette viande, tout en reconnaissant que mentir sur la camelote, ce n'est pas correct... Les associations d'aide aux plus démunis, Restaus du Cœur en tête, se disent pour leur part disposées à récupérer les marchandises retirées des rayons, à la seule condition qu'elles soient en bon état. Quoi qu'il en soit, cette affaire occupe pas mal les médias alors que pour le moment, aucun problème sanitaire n'a été mis en évidence. Alors, au fond, l'affaire du canasson est-elle si grave que ça ? Ne sert-elle pas à occuper du temps d'information, pour éviter, une fois de plus, de parler des vrais sujets qui fâchent ? "Petit" résumé des faits. Accrochez-vous, ça décoiffe ! Le 7 février 2013 de la chair de cheval est détectée dans des plats préparés. La marque Findus rappelle les produits concernés, ceux de sa marque ainsi que ceux étiquetés aux couleurs de diverses enseignes de la grande distribution. Findus se tourne vers le producteur des plats, Comigel, qui aussi sec montre du doigt son fournisseur de viande, l'entreprise audoise Spanghero. Au fil desenquêtes menées à l'échelle nationale puis européenne, on apprend que la viande vient de Roumanie, qu'elle a fait l'objet de spéculation via un réseau passant par Chypre et les Pays-Bas. On découvre de la viande de cheval dans divers plats préparés et ce, dans de nombreux pays d'Europe et même jusqu'à Hong Kong, via des exportations de produits britanniques. Mais voilà, au pays des rosbifs, on ne mange pas de cheval ! Mais alors rien de rien, pas un petit steak, pas la moindre boulette, que tchi ! L'affaire prend par conséquent un tour de plus en plus fâcheux, éclaboussant des marques habituées à communiquer largement sur la qualité de leurs produits : Nestlé, Picard, William Saurin et Ikéa qui retire de la vente des boulettes de viande commercialisées dans pas moins de 14 pays. Finalement, les responsables politiques s'indignent. Faut bien faire quelque chose. Etrange synchronicité, le président de la République François Hollande, présent à l'inauguration du salon de l'agriculture, affirme sa volonté de voir mis en place un étiquetage obligatoire. C'est vrai que jusque-là, on était autorisé à farcir des lasagnes surgelées avec des copeaux de pneus Goodyear sans le préciser sur l'emballage. Sauf que bientôt, ce pur produit du terroir français devrait voir sa production délocalisée... Et le chômage, M'sieur le Président ? Et la précarité grandissante des agriculteurs de l'hexagone, on n'en parle pas ? Pas la peine, dans quatre jours, ils ne seront plus d'actualité. Comment ? Grâce à la création de lignes de production d'autocollants résistant à l'humidité, porteurs de la mention "viande chevaline" ! Mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé avant ? Ils sont cons, ces guignols de Droite ! Heureusement que la Gauche est maintenant aux affaires. On sent vraiment la différence ! Nous sommes le 27 février 2013. A ce jour, sauf erreur, aucun cas d'intoxication due à la viande de cheval n'a été relevé. Et à moins que je ne me trompe, le cheval n'a pas été utilisé en substitution de protéines végétales, ce qui aurait pu offenser les végétariens et autres amateurs d'herbe. De plus, il n'est expressément interdit dans aucune religion. Ce n'est pas du porc (proscrit par les musulmans) et on n'a pas entendu dire que du cheval était entré dans la composition de produits hallal (nécessitant un abattage rituel des bêtes). Ce n'est pas non plus du bœuf (interdit dans l'alimentation des Malbars, comme quoi...). Ce n'est même pas du djihadiste faisandé "détruit par les forces françaises" (tout dans la nuance, le Flanby). Peut-être ce cheval a-t-il été intégré aux farines animales qui récupèreront tout bientôt l'autorisation de servir à nourrir les poissons d'élevage (bien appréciés des catholiques le vendredi)... Mais ça, c'est une autre histoire, il ne faut pas tout mélanger. Certes, il y a des gens qui ne veulent pas manger de cheval, comme d'autres s'abstiennent de manger du lapin, au prétexte que c'est un animal trop mignon. C'est vrai qu'un veau ou un petit agneau, c'est ultra moche ! M'enfin, sans rire, la seule question valable qui subsiste, en définitive, c'est celle de la tromperie. Le malheur, c'est qu'on pousse de hauts-cris pour cette affaire, alors que depuis des décennies, l'industrie agroalimentaire ne cesse de bidouiller des matières premières douteuses pour tirer les coûts de production vers le bas. La liste des additifs alimentaires, nébuleusement désignés par des E-machin-chose dont certains sont soupçonnés d'être éminemment dangereux, est longue comme une jambe d'Adriana Karembeu et pourtant, rien, pas un mot. Certains ont pris la peine d'écrire des bouquins sur les dangers de ces additifs. Seulement comme il est rare de ne trouver qu'un additif dans un produit fini, difficile de déterminer précisément à quoi est dû tel effet néfaste, telle augmentation significative des cancers. Du coup, dans le doute, on ne fait rien (ou si peu...). Forts de ce constat, on est en droit de se demander si tout ce foin autour du cheval n'est pas un petit brin de chouya exagéré. Certes, mentir, c'est maaaaaal ! Mais jouer les sévères concernant l'usage non mentionné d'une viande au demeurant relativement saine et connue pour être consommée par une partie de la population de notre pays (pas comme du chien ou du bébé phoque, par exemple), jouer les sévères disais-je, n'assurera en rien l’innocuité de produits alimentaires issus d'un assemblage de plus en plus complexe de matières premières ayant de moins en moins à voir avec celles que travaillaient et mangeaient nos ancêtres. Quoi, vous me trouvez passéiste ? Mon discours vous semble rétrograde, d'un autre âge ? Alors quoi ? Si on vous dit : "De la boîte de Pétri, directement dans votre assiette", le slogan vous fait saliver, vous ? Et bin pas moi ! Ce qu'on appelle "l'affaire Spanghero" ou "le scandale de la viande de cheval" n'est qu'un écran de fumée de plus. Pour l'Etat, c'est une manière d'émouvoir l'opinion publique, d'affirmer que le peuple a le droit de choisir ce qu'il mange !!!... pour mieux faire passer, dans l'indifférence générale, des mesures visant à serrer de plus en plus la ceinture du même peuple afin de trouver les six milliardsd'euros de recettes supplémentaires qui seront nécessaires pour 2014 (dixit Jérôme Cahuzac). Mais ces basses questions d'argent ne sont pas dignes d'intérêt. Il vaut mieux rebattre les oreilles des téléspectateurs du JT avec le mariage homo et le scandale de la barbaque de canasson. Cela élève tellement plus l'esprit. * Pour le plaisir...
Depuis le 7 février 2013 et la découverte de viande de cheval dans des lasagnes Findus, on peut assister à des réactions diverses et variées. Certains dénoncent un mensonge qui les a rendus hippophages, à l'insu de leur plein gré*. D'autres, comme Jean-Pierre Coffe invité sur un plateau de télé, vantent les propriétés nutritionnelles et gustatives de cette viande, tout en reconnaissant que mentir sur la camelote, ce n'est pas correct... Les associations d'aide aux plus démunis, Restaus du Cœur en tête, se disent pour leur part disposées à récupérer les marchandises retirées des rayons, à la seule condition qu'elles soient en bon état. Quoi qu'il en soit, cette affaire occupe pas mal les médias alors que pour le moment, aucun problème sanitaire n'a été mis en évidence. Alors, au fond, l'affaire du canasson est-elle si grave que ça ? Ne sert-elle pas à occuper du temps d'information, pour éviter, une fois de plus, de parler des vrais sujets qui fâchent ? "Petit" résumé des faits. Accrochez-vous, ça décoiffe ! Le 7 février 2013 de la chair de cheval est détectée dans des plats préparés. La marque Findus rappelle les produits concernés, ceux de sa marque ainsi que ceux étiquetés aux couleurs de diverses enseignes de la grande distribution. Findus se tourne vers le producteur des plats, Comigel, qui aussi sec montre du doigt son fournisseur de viande, l'entreprise audoise Spanghero. Au fil desenquêtes menées à l'échelle nationale puis européenne, on apprend que la viande vient de Roumanie, qu'elle a fait l'objet de spéculation via un réseau passant par Chypre et les Pays-Bas. On découvre de la viande de cheval dans divers plats préparés et ce, dans de nombreux pays d'Europe et même jusqu'à Hong Kong, via des exportations de produits britanniques. Mais voilà, au pays des rosbifs, on ne mange pas de cheval ! Mais alors rien de rien, pas un petit steak, pas la moindre boulette, que tchi ! L'affaire prend par conséquent un tour de plus en plus fâcheux, éclaboussant des marques habituées à communiquer largement sur la qualité de leurs produits : Nestlé, Picard, William Saurin et Ikéa qui retire de la vente des boulettes de viande commercialisées dans pas moins de 14 pays. Finalement, les responsables politiques s'indignent. Faut bien faire quelque chose. Etrange synchronicité, le président de la République François Hollande, présent à l'inauguration du salon de l'agriculture, affirme sa volonté de voir mis en place un étiquetage obligatoire. C'est vrai que jusque-là, on était autorisé à farcir des lasagnes surgelées avec des copeaux de pneus Goodyear sans le préciser sur l'emballage. Sauf que bientôt, ce pur produit du terroir français devrait voir sa production délocalisée... Et le chômage, M'sieur le Président ? Et la précarité grandissante des agriculteurs de l'hexagone, on n'en parle pas ? Pas la peine, dans quatre jours, ils ne seront plus d'actualité. Comment ? Grâce à la création de lignes de production d'autocollants résistant à l'humidité, porteurs de la mention "viande chevaline" ! Mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé avant ? Ils sont cons, ces guignols de Droite ! Heureusement que la Gauche est maintenant aux affaires. On sent vraiment la différence ! Nous sommes le 27 février 2013. A ce jour, sauf erreur, aucun cas d'intoxication due à la viande de cheval n'a été relevé. Et à moins que je ne me trompe, le cheval n'a pas été utilisé en substitution de protéines végétales, ce qui aurait pu offenser les végétariens et autres amateurs d'herbe. De plus, il n'est expressément interdit dans aucune religion. Ce n'est pas du porc (proscrit par les musulmans) et on n'a pas entendu dire que du cheval était entré dans la composition de produits hallal (nécessitant un abattage rituel des bêtes). Ce n'est pas non plus du bœuf (interdit dans l'alimentation des Malbars, comme quoi...). Ce n'est même pas du djihadiste faisandé "détruit par les forces françaises" (tout dans la nuance, le Flanby). Peut-être ce cheval a-t-il été intégré aux farines animales qui récupèreront tout bientôt l'autorisation de servir à nourrir les poissons d'élevage (bien appréciés des catholiques le vendredi)... Mais ça, c'est une autre histoire, il ne faut pas tout mélanger. Certes, il y a des gens qui ne veulent pas manger de cheval, comme d'autres s'abstiennent de manger du lapin, au prétexte que c'est un animal trop mignon. C'est vrai qu'un veau ou un petit agneau, c'est ultra moche ! M'enfin, sans rire, la seule question valable qui subsiste, en définitive, c'est celle de la tromperie. Le malheur, c'est qu'on pousse de hauts-cris pour cette affaire, alors que depuis des décennies, l'industrie agroalimentaire ne cesse de bidouiller des matières premières douteuses pour tirer les coûts de production vers le bas. La liste des additifs alimentaires, nébuleusement désignés par des E-machin-chose dont certains sont soupçonnés d'être éminemment dangereux, est longue comme une jambe d'Adriana Karembeu et pourtant, rien, pas un mot. Certains ont pris la peine d'écrire des bouquins sur les dangers de ces additifs. Seulement comme il est rare de ne trouver qu'un additif dans un produit fini, difficile de déterminer précisément à quoi est dû tel effet néfaste, telle augmentation significative des cancers. Du coup, dans le doute, on ne fait rien (ou si peu...). Forts de ce constat, on est en droit de se demander si tout ce foin autour du cheval n'est pas un petit brin de chouya exagéré. Certes, mentir, c'est maaaaaal ! Mais jouer les sévères concernant l'usage non mentionné d'une viande au demeurant relativement saine et connue pour être consommée par une partie de la population de notre pays (pas comme du chien ou du bébé phoque, par exemple), jouer les sévères disais-je, n'assurera en rien l’innocuité de produits alimentaires issus d'un assemblage de plus en plus complexe de matières premières ayant de moins en moins à voir avec celles que travaillaient et mangeaient nos ancêtres. Quoi, vous me trouvez passéiste ? Mon discours vous semble rétrograde, d'un autre âge ? Alors quoi ? Si on vous dit : "De la boîte de Pétri, directement dans votre assiette", le slogan vous fait saliver, vous ? Et bin pas moi ! Ce qu'on appelle "l'affaire Spanghero" ou "le scandale de la viande de cheval" n'est qu'un écran de fumée de plus. Pour l'Etat, c'est une manière d'émouvoir l'opinion publique, d'affirmer que le peuple a le droit de choisir ce qu'il mange !!!... pour mieux faire passer, dans l'indifférence générale, des mesures visant à serrer de plus en plus la ceinture du même peuple afin de trouver les six milliardsd'euros de recettes supplémentaires qui seront nécessaires pour 2014 (dixit Jérôme Cahuzac). Mais ces basses questions d'argent ne sont pas dignes d'intérêt. Il vaut mieux rebattre les oreilles des téléspectateurs du JT avec le mariage homo et le scandale de la barbaque de canasson. Cela élève tellement plus l'esprit. * Pour le plaisir...