Exercice difficile que de chroniquer sur un mythe surtout quand on le porte si haut comme je le fais …
Oui mais voilà, un jour de février, Legacy m’envoie un mail pour me proposer d’écouter en avant première le nouvel album (posthume) de Jimi Hendrix. Autant vous dire que j’ai fait les 100 pas devant la boite aux lettres durant toute la semaine. Et il est arrivé, People, Hell & Angels. Alors, on pourra dire ce que l’on veut et les puristes pourront me pendre, mais même posthume, un album de Jimi Hendrix c’est juste un moment unique, quasiment sacré !
Avec les 12 enregistrements présents sur People, Hell and Angels, Sony a réussi à démontrer que Jimi préparait bel et bien un après Jimi Hendrix Expérience. En 1968, Hendrix avait atteint le sommet avec cette formation et acquis le public. En recherche perpétuelle de nouveauté, il se sentait à l’étroit au sein du trio qui a fait sa gloire. A cette époque, il avait pour projet la création de son propre studio, Electric Lady.
Pour cette déclaration musicale, Jimi s’est entouré d’anciens amis, rencontrés au début de sa carrière lors de jams faits dans diverses boites de jazz new-yorkaises, mais aussi des artistes appréciés lors de la dernière tournée de l’Expérience. People, Hell and Angels englobe une variété de sons et de styles uniques au travers de nombreux instruments trompettes, claviers, percussions et la deuxième guitare que Hendrix voulait intégrer dans sa nouvelle musique.
L’album s’ouvre avec le titre Earth Blues qui réunit Jimi, Billy Cox et Buddy Miles. Ce titre n’est pas un inédit (publié une 1ère fois sur Rainbow Bridge en 1971) mais cette version l’est bien plus. Elle est plus proche du travail de Hendrix : dépouillée de tout superflu, un titre très funk, un style que Jimi tentait de maitriser.
Vient ensuite le single de l’album, Somewhere, avec Buddy Miles à la batterie et Stephen Stills à la basse. De nombreuses versions du titre ont pu être entendues depuis le décès de Hendrix mais celle si est encore bien différente. Elle fait beaucoup plus penser à un jam entre amis.
Jimi c’était avant tout une envie profonde de faire un nouveau type de blues. Avec le titre Hear My Train A Comin’, la pièce centrale est sans conteste la guitare de Hendrix. L’enregistrement présent est tiré des premiers essais faits avec Billy Cox et Buddy Miles qui seront la force rythmique de Band Of Gypsys. Le solo guitare est d’une force incroyable et fait du titre un des plus beaux de l’album.
Coté blues, on est pas en reste avec le 4ème titre, Bleeding Heart repris du célèbre bluesman Elmore James. La petite histoire dit que ce titre était le préféré de Jimi. Cette version réalisée avec Billy Cox et Buddy Miles, au même moment que le titre précédent. Hendrix savait parfaitement où mener ce titre avant même de l’enregistrer : une version totalement différente de tout ce qu’il avait déjà dans son répertoire.