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Rendez-vous au Sénat pour l’amnistie des syndicalistes

Publié le 27 février 2013 par Lecridupeuple @cridupeuple

Bon, entre maladie et réunions, ce sera ma seule sortie de la semaine sur le terrain. Mais je ne la manquerai pour rien au monde. Donc, je vous donne rendez-vous :

A 13 heures aujourd’hui devant le Sénat.

Avec mes camarades du Front de Gauche, nous allons y exiger le vote de la loi d’amnistie pour les syndicalistes poursuivis en raison de leur activité revendicative. Outre qu’il s’agit là du moins qu’un gouvernement de gauche puisse faire que de protéger la classe ouvrière – encore plus quand elle lutte pour défendre l’emploi et l’outil de travail -, je suis comme mon ami Christophe Girard, élu PG à Saint-Denis : je demande que le Président de la République tienne la promesse du candidat François Hollande.


Exigeons la loi d’Amnistie ! par lepartidegauche

A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai pourtant le sentiment que le gouvernement – élu pour amnistier les syndicalistes, entre autres – a tourné les outils de répression contre la partie la plus organisée et consciente de la classe ouvrière. Manuel Valls, sinistre de l’Intérieur, n’a de cesse de contribuer à diaboliser les salariés en lutte, évoquant même le spectre de l’atteinte à l’outil de travail. Il faut totalement méconnaître la conscience des travailleurs, les ressorts de leur engagement, pour tenir des propos aussi stupides. Pour un ouvrier en lutte, rien de plus vital que la préservation de l’outil de travail !

C’est en effet le gage de la reprise de l’activité. Je vous enjoins à lire les récits de la lutte des Fralib, par el hermanito ou par mon amie Hélène Le Cacheux, pour comprendre. J’ai moi-même accompagné des occupations d’usine, à Marseille notamment, où le premier acte militant des grévistes, le matin, dans la taule, était d’entretenir les machines. C’est ça la conscience de la classe ouvrière ! C’est ce souci de préserver l’avenir tout le temps. Les propos de Manuel Valls sont des insultes aux salariés qui luttent.

Xavier Mathieu

Ce faisant, l’élu d’Evry se comporte comme le digne héritier d’un autre sinistre de l’Intérieur, tout aussi « socialiste » que lui : Jules Moch. Ce dernier, durant les grandes grèves de 1947, n’a jamais hésité à faire tirer sur les manifestants. Pour l’heure, comme à Rueil-Malmaison il y a peu, il se contente d’envoyer des lacrymos. Quand c’est fête, comme à Strasbourg, il peut faire tirer à coup de flash ball sur les ArcelorMittal. Je soupçonne cet espèce de pervers de ronger son frein en attendant de pouvoir autoriser le tir à balles réelles.

Pourtant, les syndicalistes constituent la partie la plus noble, parce que la plus impliquée et la plus consciente, de la classe ouvrière. Je les côtoie depuis… 1990 ? Oui. Je retiendrai la date de mon engagement définitif au Parti Communiste, qui m’a permis de rencontrer et d’échanger avec les premiers combattants de la lutte des classes. Bien sûr, privilège de mon grand âge, j’avais eu l’occasion d’exprimer mon soutien aux cheminots en grève en plein hiver 1986 ainsi qu’aux agents des Impôts qui ont mené un combat de chien en 1989.


Conférence de presse : Amnistie des syndicalistes par lepartidegauche

Puis, j’ai eu l’honneur de faire la connaissance de la foule de ces militants infatigables, d’une modestie à toute épreuve, d’une lucidité qui force le respect, d’un dévouement exemplaire. Les syndicalistes de la mine de Carmaux (1991), les animateurs des grandes grèves de novembre-décembre 1995, les ouvriers de la Compagnie marseillaise de réparation (1997), les dirigeants des mineurs de Gardanne (1998)… Tous ont défendu jusqu’au bout l’emploi et la poursuite de leur activité dans des conditions décentes et dignes.

Il y a un enjeu à la poursuite systématique des militants syndicaux devant la justice bourgeoise. El hermanito le résume bien :

Oui, ces attaques, cette judiciarisation de l’action syndicale vise bien plusieurs cibles : Notre capacité à nous rebeller malgré les risques, notre capacité à mener nos combats malgré les multiples fronts à tenir et enfin notre capacité à nous montrer solidaires des nôtres.

(Photo : TheLeon Vitali)

(Photo : TheLeon Vitali)

Plutôt que de les poursuivre en justice, ces camarades, ces frères et sœurs de lutte, nous devrions leur rendre l’hommage qu’ils méritent. En attendant, après le meeting organisé par le PCF à Paris lundi 25 février au théâtre Dejazet, rendez-vous devant le Sénat !

* * *

Bonus militant : signez la pétition pour la loi d’amnistie des syndicalistes.

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Bonus vidéo : Evil Conduct « Working Class Heroes »


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