Titre : Les naufragés d'Ythaq, T10 : Nehorf-Capitol Transit
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Septembre 2012
Il y a un an, les héros de la série « Les naufragés d’Ythaq » trouvaient enfin une manière de rentrer chez eux après la parution du neuvième épisode de la saga. Le dénouement s’était avéré décevant et quelque peu tiré par les cheveux. Néanmoins, il marquait la conclusion d’une histoire couronnée d’un réel succès public. Quelle ne fut pas ma surprise en apprenant la sortie dans les librairies en septembre dernier d’un dixième album. Ce n’était donc pas terminé ? Ma curiosité s’est avérée plus forte que les inquiétudes née de la faible qualité des opus précédents et je me suis offert cet ouvrage récemment. Il ne me restait plus qu’à espérer que les aventures de Narvarth, Granite et Callista et Krurgor trouveraient un second souffle rafraichissant…
En découvrant ce bouquin, un parallèle m’est apparu évident. Il ressemble dans son construction à celle de « Lanfeust des Etoiles ». Christophe Arleston confirme son incapacité à conclure ses aventures. Il ne sait pas dire au revoir à ses personnages mais n’arrive pas non plus à les renouveler ou à leur offrir une nouvelle épopée. Les premières pages de « Nehorf-Capitol Transit » semblent correspondre à cette description. L’inquiétude naissait en moi au fur et à mesure que la lecture avançait.
Nos héros profitent d’une vie calme qui diffère à l’extrême des pérégrinations qui étaient les leurs sur Ythaq. Mais leurs connaissances sur ce monde étranger associé au pouvoir possédé par Narvarth attisent la curiosité des pontes et politiques locaux. On navigue donc les hautes sphères de la société dont chaque membre essaie d’acquérir l’aide du groupe de rescapés. Tout cela est très classique. On y trouve les méchants et les gentils. On ressent le fait que les manipulations dans l’ombre sont nombreuses. Les tenants et les aboutissants apparaissent encore nébuleux et sont amenés à être développés et éclairés lors des prochains épisodes. Cela offre ainsi une atmosphère brouillonne et confuse. On a le sentiment que les auteurs cherchent à prouver que l’intrigue de ce nouveau cycle est dense. Elle apparait foutraque. Les scènes de combats alternent avec des scènes plus bavardes. Le côté systématique de la construction fait que l’album manque de rythme. Je suis resté spectateur à mon grand désarroi.
Le premier tome de la saga m’avait conquis immédiatement. La trame ne perdait pas de temps à se mettre en place. On en prenait plein les mirettes grâce aux dessins d’Adrien Floch qui arrivait à donner une vraie dynamique et une réelle ampleur aux scènes de naufrages ou de batailles. La sympathie générée par les personnages était immédiate. Leur devenir nous passionnait immédiatement et la narration faisait naitre un suspense relativement passionnant. A cela s’ajoutait une dimension humoristique qui participait à la bonne humeur dégagée par les pages. Tout cela a quasiment disparu dans ce dixième acte. L’intrigue s’avère mal construite, les scènes d’action se veulent explosives mais manquent de vie. Les personnages sont devenus pantouflards et manquent quelque peu d’humour et de dérision.
Pour conclure, cet album s’avère décevant. La machine a du mal à se relancer. C’est dommage car Arleston est capable de très bien dans le domaine et le dessin de Floch a toutes les qualités pour mettre en valeur les idées de son scénariste. Mon empathie à l’égard des personnages est toujours là et m’incitera à m’offrir le prochain tome. Mais j’avoue que j’aimerai bien être agréablement surpris cette fois-ci. En effet, cela fait quelques parutions que les célèbres naufragés ne m’ont pas enthousiasmé...
par Eric the Tiger
Note : 7/20