Suite aux grands soulèvements populaires qu’a connu la Tunisie entre décembre 2010 et janvier 2011, on a vu le départ de « Ben Ali » (qui a occupé le poste de président pour une période de vingt-trois ans) et l’organisation d’élections (le 23 octobre 2011) qui ont abouti à la formation d’une assemblée constituante chargée, entre autres, d’écrire une nouvelle constitution. Depuis, la Tunisie a connu de grands bouleversements sur tous les plans et son visage politique et social n’a pas encore pris sa forme finale.
Aujourd’hui et après ce séisme, les médias tunisiens connaissent une effervescence jamais connue auparavant et bénéficient d’un espace de liberté exceptionnel ; de nouveaux journaux, de nouvelles chaînes télévisées, de nouvelles radios et de nouveaux sites web ont vu le jour en un laps de temps très réduit. Les lignes éditoriales de ces nouveaux médias couvrent tout le spectre des différentes idéologies politiques qui existent dans le pays et un média peut désormais exprimer publiquement son appartenance politique. Quel que soit la tendance d’un citoyen : islamiste, centriste ou communiste, il peut toujours trouver un ou plusieurs médias qui le représentent et qui défendent ses convictions. Quoiqu’on ne peut plus le nier aujourd’hui : malgré le trop grand nombre de partis politiques actifs, on voit d’après les coalitions politiques qui sont en train de se former que la société tunisienne se dirige de plus en plus vers une bipolarisation islamistes/modernistes.
Vu le changement brutal des choses, on est en droit de se poser certaines questions fondamentales : comment des journalistes qui n’ont connu que la dictature (Bourguibienne d’abord, puis Benaliste) peuvent-ils fournir un produit médiatique digne de ce nom ? Quel rapport existe-t-il aujourd’hui entre le gouvernement et les médias ?
Jeu de briques
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