Il faut dire que le consensus autour de Yo La Tengo est assez impressionnant. On en parle sans vraiment connaître, et tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont simplement cools (comment ne pas l’être avec un nom qui commence par "Yo" ?). Pour ce qui est de ce nouveau disque, il est coutume de dire qu’il est plus calme, plus apaisé que par le passsé. C’est vrai en partie, mais même si l’on ne retrouve pas la fièvre électrique d’un "And the glitter is gone", il reste quelques titres à distorsion tels que le noisy pop "Paddle forward" ou encore "Ohm" la ballade sans refrain qui ouvre le disque.
Pour le reste c’est vrai on touche plutôt à la douceur et à la mélancolie. En témoigne "Is that enough" en forme de profession de foi. Il y a des violons, ça groove et Ira Kaplan et Georgia Hubley se renvoient la balle au chant. Idem sur "Well you better", ivre de simplicité, qui serait un tube pour n’importe quel autre groupe. Sans distorsion aucune, enlevé, breaké, ça déroule sans accrocs.
Ce ne serait rien sans le morceau de bravoure kraut pop "Stupid things", central sur le disque, qui pue la sagesse et l’invincibilité ou encore les plus folk et dépouillés "I’ll be around" et "Two trains", en mode down-tempo assumé. 10 titres, 46 minutes, et on termine par un "Before we run" aux allures d’au revoir, avec cuivres et violons, triomphant juste comme il faut, sans en faire trop.
En bref : sans rien avoir à prouver, le trio d’Hoboken livre une fois de plus un disque parfait mais dispensable, en dehors du temps et des modes, intime et raffiné.
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"Ohm" :